Croissance au quatrième trimestre : le verre à moitié plein ou à moitié vide ?
La croissance au quatrième trimestre 2018 avait initialement été anticipée à 0,4 % par l’Insee. Mais le mouvement des « gilets jaunes » qui a eu un impact négatif sur la consommation des ménages (blocage des routes et de certains centres commerciaux) a entraîné une révision à la baisse de cette prévision à 0,2 %. La croissance trimestrielle de 0,3 % publiée par l’Insee indique certes une économie en légère perte de vitesse, mais le ralentissement est moins brutal que ce qui était craint.
La croissance au dernier trimestre 2018 a été identique à celle du troisième trimestre (0,3 %) et légèrement supérieure à celle des deux premiers trimestres de l’année (0,2 % au premier comme au second trimestre).
Au quatrième trimestre, le principal frein à la croissance a été la stagnation de la consommation des ménages qui avait progressé de 0,4 % au troisième trimestre. L’investissement (mesuré par la formation brute de capital fixe) a également ralenti au quatrième trimestre (+ 0,2 %) après une hausse de 1 % au trimestre précédent.
Le commerce extérieur a quant à lui contribué pour 0,2 % à la croissance grâce à la hausse des exportations (+ 2,4 %) plus rapide que la hausse des importations (+ 1,6 %).
Enfin, la variation des stocks a contribué négativement à la croissance (- 0,1 %), c’est-à-dire que les entreprises ont moins produit qu’elles n’ont vendu.
Croissance poussive en 2018
En 2018, la croissance a été de 1,5 % selon les premières estimations de l’Insee, soit un ralentissement par rapport à une croissance de 2,3 % en 2017.
L’investissement a perdu de son dynamisme (+ 2,9 % en 2018 contre + 4,7 % en 2017), surtout du fait du ralentissement de l’investissement des ménages, c’est-à-dire des achats immobiliers.
Seul le commerce extérieur a plus contribué à la croissance en 2018 qu’en 2017 (+ 0,6 % par rapport à + 0,1 %). En effet, si la progression des exportations a ralenti en 2018 (+ 3,1 % comparé à + 4,7 % l’année d’avant), la hausse des importations a freiné encore plus brutalement (+ 1,1 % en 2018 après + 4,1 % en 2017).