Des dépenses publiques élevées en France
Selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique, regroupement des pays développés), en 2016, les dépenses publiques en France représentaient 56,4 % du PIB, soit le niveau le plus élevé au monde.
La Finlande était seconde (55,9 % du PIB) et la Belgique troisième (53 % du PIB). En Allemagne, les dépenses publiques représentaient 43,9 % du PIB, 41,4 % au Royaume-Uni 37,7 % aux Etats-Unis et 27,3 % en Irlande.
Toujours selon l’OCDE, en 2018, la France était le pays consacrant la plus grande part de son PIB aux dépenses sociales (31,2 % du PIB).
Ce haut niveau de dépenses publiques est parfois vu positivement, comme étant le gage d’une politique sociale et de santé développée, qui se traduit par une forte espérance de vie et des inégalités moins fortes que dans les pays anglo-saxons.
Mais le poids de la dépense publique, et de la fiscalité qui l’accompagne, est aussi critiqué comme étant un frein au développement des entreprises.
Comment comparer le niveau des dépenses publiques ?
Les comparaisons présentées au paragraphe précédent ne sont pas, en l’état, très instructives. En effet, certaines dépenses, comme les retraites, sont comptabilisées comme faisant partie de la sphère publique en France. Alors que dans certains pays (notamment anglo-saxons) où les systèmes de retraite et de santé sont largement privatisés, ces dépenses ne sont pas comptabilisées dans la sphère publique, mais représentent néanmoins un coût supporté par les ménages et les entreprises.
Autrement dit, certaines dépenses entrent dans le périmètre de la sphère publique en France mais pas à l’étranger, ce qui complique les comparaisons du ratio dépenses publiques/PIB. Pour obtenir des données comparables, il convient de corriger la spécificité française se caractérisant par une forte collectivisation du financement des risques sociaux.
A partir d’une étude de l’OFCE de 2017 on constate que le poids élevé de la dépense publique en France s’explique par une démographie dynamique (d’où des dépenses pour la petite enfance et l’éducation), un budget de la défense substantiel et surtout par la collectivisation du financement des risques sociaux.
En effet, les dépenses publiques de vieillesse et de santé sont particulièrement élevées en France (22,8 % du PIB en 2014 contre 19,1 % en Allemagne, 14,6 % aux Etats-Unis et 13,2 % au Royaume-Uni).
Cependant, une fois ajoutées les dépenses privées de vieillesse et de santé, les Etats-Unis étaient le pays le plus dépensier dans ce domaine (28,4 % du PIB), devant l’Italie (26,6 % du PIB) et la France (25,5 % du PIB). Les dépenses totales de vieillesse et de santé de l’Allemagne et du Royaume-Uni, une fois intégrées les dépenses privées, se montaient respectivement à 23,3 et 21,4 % du PIB.
Le poids de la dépense publique est donc bien élevé en France. Mais, si l’on rajoute les dépenses sociales privées réalisées dans les autres pays, le cas français est moins anormal qu’il peut en avoir l’air au premier abord !