Un déficit commercial à 59,9 milliards d’euros
Depuis le début des années 2 000, la France présente un déficit commercial chronique d’environ 50 milliards d’euros par an. En 2017, il atteignait 57,8 milliards d’euros et s’est légèrement creusé pour atteindre 59,9 milliards d’euros en 2018 (soit environ 3 % du PIB), selon les chiffres publiés début février par les douanes françaises.
Cette légère dégradation de la balance commerciale est principalement due à un prix plus élevé du pétrole qui a creusé le déficit du secteur de l’énergie d’environ 7 milliards d’euros de plus en 2018 par rapport à l’année précédente.
Néanmoins, les exportations sont restées dynamiques, en hausse de 3,8 % en 2018, surtout tirées par l’automobile et le textile. Cette hausse des exportations est cependant à comparer à la hausse de 5,2 % du commerce mondial, ce qui signifie que les exportations des autres pays ont, en moyenne, augmenté plus vite que celles de la France. Dans le même temps, les importations françaises ont cru de 3,9 %.
En 2018, les exportations à destination de l’Union européenne ont connu la plus forte hausse. A l’inverse, elles ont légèrement diminué à destination de l’Europe hors Union européenne, de l’Afrique et du Proche-Orient.
Le solde des services largement excédentaire
La balance commerciale ne concerne que les échanges de biens. Cependant, le commerce international se compose aussi de services, dont les montants échangés entre pays sont environ deux fois inférieurs à ceux des biens.
Selon les données provisoires publiées par la Banque de France, les échanges de services présentaient en 2018 un solde excédentaire de 28,4 milliards d’euros pour la France. Cet excédent est le résultat du secteur du tourisme qui affichait un solde excédentaire de 16,7 milliards d’euros l’an dernier.
Les dépenses d’un touriste étranger en France sont considérées comme une exportation de services pour la France et une importation de services pour le pays dont il est originaire (et inversement quand un Français est en voyage à l’étranger).
Le compte courant très légèrement déficitaire
En plus des échanges de biens et services, il est nécessaire de prendre en considération le compte courant qui inclut les transferts de revenus (par exemple le rapatriement des revenus d’un investissement réalisé à l’étranger). En effet, le compte courant indique le besoin (s’il est déficitaire) ou la capacité (s’il est excédentaire) de financement externe d’un pays.
La France présentait en 2018 un déficit du compte courant de 16,8 milliards d’euros (selon des chiffres provisoires), un chiffre légèrement plus élevé que celui de 2017 (13,1 milliards d’euros).
Ce déficit est faible en comparaison de l’économie française (moins de 1 % du PIB) et ne pose pas de risque économique significatif.