Un taux de détention global de près de 48 %
Le taux de détention des crédits (part des ménages détenant au moins un crédit, immobilier ou consommation) par les ménages s’est stabilisé en 2018, après le redressement constaté en 2017 et la forte contraction de la période 2008/2016. Il s’établit à 47,8 %, tous types de crédits confondus. Cette stabilisation, constate l’observatoire, s’explique à la fois par une progression rapide du taux de détention des crédits immobiliers et un repli du taux de détention des crédits à la consommation.
Taux de détention des crédits à la consommation
Le taux de détention des crédits à la consommation baisse sensiblement à 26,8 % (30,2 % en 2011) soit son niveau de 2013. Ce recul provient principalement du nouveau recul de l’usage des cartes de crédit en magasin et grande surface. Toutefois, les crédits à la consommation continuent de financer principalement des projets d’équipement (auto, moto, équipement ménager, travaux d’amélioration des logements). Viennent ensuite : les dépenses de consommation courante, une facture d’un montant exceptionnel ou imprévu, le réaménagement de crédits, et enfin les impôts.
Taux de détention des crédits immobiliers
Le taux de détention des crédits immobiliers, lui, augmente à 31,4 % (30,8% en 2017) : un niveau élevé après trois années de reprise de l’accession à la propriété et de l’investissement locatif privé, qui correspond à son niveau de 2012 et un de ses plus hauts points depuis les années 90.
Les intentions de souscription de nouveaux crédits immobiliers sont à la baisse, malgré de bonnes conditions de crédit (taux bas) et après la restructuration de la dette immobilière (rachats de créances, renégociations des conditions de crédit) des années récentes. 4,2% des ménages ont l’intention de souscrire un nouveau crédit immobilier, soit un recul rapide (5% en 2017 et 5,4% en 2016), et un niveau parmi les plus bas observés depuis les années 80.
En revanche, les intentions pour souscrire un nouveau crédit à la consommation résistent, voire s’améliorent : 4 % en 2018 (3,9 % en 2017).
Une situation budgétaire jugée difficile pour certains emprunteurs
L’appréciation des ménages sur leurs charges de remboursement s’est toutefois dégradée en 2018, rejoignant la moyenne des dix dernières années. 35,9 % des ménages expriment un sentiment de détérioration de leur situation financière et budgétaire (31,1 % en 2017) et 9,8 % considèrent qu’elle s’est « nettement dégradée » (6 % en 2017), soit les niveaux constatés en 2014 (que le ménage d’ailleurs détienne ou non un crédit). Seuls 12,6 % estiment que leur situation financière s’est améliorée (soit le niveau de 2017).
Ce sentiment de détérioration conduit 15,8 % des ménages à considérer leurs charges de remboursement comme trop élevées (14 % en 2017), 37 % élevées mais supportables, tandis que 47,2% les considèrent comme supportables ou très supportables (49,7 % en 2017). Au total, 84,2 % des ménages détenant des crédits considèrent leurs charges de remboursement comme supportables.