Le déficit public légèrement meilleur qu’attendu en 2018
Selon les derniers chiffres publiés par l’Insee, le déficit public de la France en 2018 s’est établi à 59,6 milliards d’euros, soit 2,5 % du PIB. Cela représente une légère amélioration par rapport au déficit de 2017 (- 2,8 % du PIB) et aux prévisions du gouvernement (- 2,7 % du PIB).
Les dépenses publiques ont augmenté de 1,9 % en valeur en 2018. La hausse la plus forte concerne l’investissement public (+ 3,9 %) qui a surtout été tiré par l’investissement des administrations publiques locales. À l’inverse, le poste des intérêts sur la dette publique est celui qui a connu la plus faible hausse, à + 0,4 %. Cette évolution est logique compte tenu de la politique très accommodante de la Banque Centrale Européenne qui maintient ses taux d’intérêts directeurs à 0 %.
Dans le même temps, les recettes publiques ont augmenté de 2,3 % en valeur. Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine affichent la plus forte hausse (+ 6,2 %) du fait de l’augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG). À l’opposé, les cotisations sociales effectives ont baissé de 1,7 %, conformément à la politique du gouvernement de financer d’avantage la protection sociale par la CSG que par les cotisations sociales qui pèsent sur le coût du travail.
Les chiffres communiqués ci-dessus sont en valeurs, c’est-à-dire non-corrigés de la variation des prix. Comme l’inflation a été de 1,8 % en 2018, une hausse des dépenses en valeur de 1,9 % signifie, en termes réels, une quasi-stagantion de la dépense publique en 2018.
La dette publique, quant à elle, est restée stable en 2018 à 98,4 % du PIB. Ces chiffres légèrement meilleurs qu’anticipé s’expliquent en partie par une croissance revue légèrement à la hausse en 2018, de 1,5 % à 1,6 %.
Déficit public : quelle évolution en 2019 ?
Cette année, le déficit public devrait se creuser et dépasser le seuil des 3 % du PIB, ce qui est au-delà des limites fixées par les règles européennes.
Cette évolution est principalement due à la « bascule » du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) qui grèvera les recettes publiques d’environ 20 milliards d’euros supplémentaires pour la seule année 2019, ainsi qu’à la série de mesures de soutien au pouvoir d’achat annoncée en décembre par le président Macron pour un coût d’environ 10 milliards d’euros pour les finances publiques.
Cependant, les dernières prévisions de l’Insee d’une croissance de 0,4 % au premier et second trimestre semblent indiquer que la France est moins touchée par le ralentissement à l’œuvre en Italie, en Allemagne ou en Chine. Une croissance plus dynamique pourrait ainsi réduire le déficit public français en 2019.