Inde : une économie en forte croissance
Depuis le milieu des années 1990, l’Inde connaît une croissance très dynamique. Considéré comme un géant économique en devenir du fait de sa population (1,3 milliard d’habitants, l’Inde devrait devenir le plus peuplé du monde devant la Chine d’ici une dizaine d’années), le pays affiche désormais le taux de croissance le plus élevé des BRICS. En effet, alors que la croissance chinoise a ralenti à environ 6,5 % par an, celle de l’Inde se maintient au-delà des 7 %.
En quinze ans, la dette publique a baissé de 84 % du PIB à 69 % en 2018. L’inflation, après avoir dépassé 10 % en 2009 et 2010, est désormais sous contrôle à 3,5 %. Le taux de change est stabilisé et, à la fois le niveau confortable de réserves de change et la faiblesse de la dette externe devraient empêcher une baisse brutale de la roupie.
Les réserves de change sont des avoirs en devises (souvent en dollars) détenus par une banque centrale. En vendant ses réserves de change contre sa propre monnaie, la banque centrale peut soutenir le cours de sa monnaie. En empêchant une crise de change (c’est-à-dire un plongeon de la valeur de la monnaie), la banque centrale freine l’inflation. En effet, quand la monnaie plonge, les importations coûtent plus cher, ce qui alimente l’inflation.
La croissance indienne est soutenue par le secteur des services, par exemple l’informatique dans la région de Bangalore. Une série de réformes engagées par le Premier ministre Narenda Modi a soutenu l’activité économique : refondation du système de taxation, restructuration bancaire, loi sur les faillites, lutte contre la corruption… Quant au retrait, en 2016, de la circulation des billets de 500 et 1 000 roupies pour lutter contre la fausse monnaie, le manque d’argent liquide a momentanément freiné la consommation.
De très nombreux défis demeurent
Malgré une croissance forte, l’Inde reste un pays très pauvre. Il est le 126ème mondial en termes de PIB par habitant. Le niveau de vie des Indiens est, en moyenne, 2,4 fois inférieur à celui des Chinois, 1,7 fois inférieur à celui des Indonésiens et 1,2 fois inférieur à celui des Philippins.
La croissance, quoique vigoureuse, peine à générer suffisamment d’emplois au vu de l’augmentation de la population. Le taux de chômage aurait légèrement augmenté, quoique cette statistique soit peu significative dans un pays où environ 80 % du travail est informel.
De plus, le pays souffre d’un sous-développement de l’industrie. Contrairement à la Chine qui a bâti sa croissance sur une industrie exportatrice compétitive, les exportations indiennes restent faibles. En conséquence, la balance commerciale est structurellement déficitaire, d’autant plus que le pays doit importer la majorité des hydrocarbures dont il a besoin.
Enfin, la faiblesse de l’investissement, tant privé que public, empêche l’accélération des gains de productivité et le développement d’un secteur productif créateur d’emplois.