Qu’est-ce que le Prix du meilleur jeune économiste ?
La distinction la plus prestigieuse en économie est sans conteste le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, parfois abusivement nommé « prix Nobel d’économie » bien qu’Alfred Nobel n’ait pas accordé un prix à l’économie dans son testament.
Une autre récompense prestigieuse est la Médaille John-Bates-Clark, décernée à un économiste américain (ou travaillant aux États-Unis) de moins de 40 ans. Étant donné la suprématie des États-Unis en économie, les lauréat·e·s de la Médaille Clark obtiennent souvent le prix Nobel quelques années plus tard, comme ce fut le cas pour, entre autres, Paul Samuelson, Milton Friedman, Joseph Stiglitz ou Paul Krugman.
Le Prix du meilleur jeune économiste est en quelque sorte la version française de la Médaille Clark. Il est accordé depuis 2000 par Le Monde et le Cercle des Économistes à un·e économiste français·e de moins de 41 ans, travaillant en France ou à l’étranger, qui allie une expertise reconnue et une participation active au débat public.
Parmi les lauréat·e·s de ce prix figurent des économistes de renom tels qu’Agnès Bénassy-Quéré, Pierre Cahuc, Thomas Piketty, Esther Duflo ou Emmanuel Saez.
Les travaux de Stefanie Stantcheva
Économiste franco-bulgare de 33 ans, Stefanie Stantcheva possède un CV particulièrement brillant : étudiante à Cambridge, à l’école Polytechnique, à l’ENSAE ParisTech, à l’École d’économie de Paris et au Massachusetts Institute of Technology, elle enseigne actuellement à Harvard et est membre du Conseil d’analyse économique.
Intriguée très jeune par les questions d’économie, par exemple l’hyperinflation en Bulgarie dans les années 1990 qui impliquait de dépenser tout son salaire à peine celui-ci perçu, elle s’est spécialisée sur les questions fiscales.
Ses travaux portent notamment sur les effets de long terme des taxes sur l’innovation et la richesse, les déterminants des attitudes et perceptions face à l’impôt et l’effet des taxes sur le fonctionnement des marchés.
Elle a par exemple montré que la variété des statuts d’entrepreneurs en France et la complexité de la fiscalité entourant chaque statut conduit parfois les chefs d’entreprises, surtout les plus modestes, à adopter un régime fiscal qui n’est pas forcément le plus adapté à leur situation.