Le ralentissement de la croissance mondiale, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, un Brexit dont l’échéance recule en même temps que les incertitudes qui lui sont liées augmentent, la crise sociale des « Gilets jaunes » en France… Malgré cette conjoncture économique défavorable, la France reste attractive auprès des investisseurs étrangers, ce dont rend compte le « Baromètre de l’attractivité France » de la société EY.
Alors que globalement, l’Europe a connu une baisse de 4 % des investissements étrangers, la France en a gagné (+1 %), en nombres de projets annoncés (1 027). Elle dépasse donc pour la première fois depuis 2009 l’Allemagne qui devient troisième du classement (973) et se rapproche du premier, le Royaume-Uni (1 054), les deux pays connaissant une baisse de 13 %.
Secteurs d’attractivité
D’où vient cet attrait pour la France ? Dans quels projets se font les investissements étrangers ? Notons tout d’abord la hausse exceptionnelle de 85 %, par rapport à 2017, dans les activités de recherche et développement (R&D) – le Royaume-Uni et l’Allemagne ont connu des baisses de 17 et 21 %, respectivement. L’innovation « made in France » est plébiscitée par les acteurs du numérique tels qu’IBM, Huawei, Nokia ou Samsung, à l’heure où le gouvernement lance un fonds pour l’innovation et où Emmanuel Macron compte faire de la France un « leader de l’intelligence artificielle ».
L’industrie est également attractive puisque les investissements étrangers dans le secteur manufacturier place la France en tête du podium européen depuis dix ans. En 2018, l’industrie a capté un tiers des projets d’investissements étrangers. Malgré ces investissements, France Stratégie associe à l’industrie française des faiblesses en termes de compétences de la main d’œuvre, d’automatisation et du numérique : la France est retard sur ces points-là.
Les secteurs ayant attiré le plus d’investissements directs étrangers, à une échelle plus fine, sont : le numérique, les services aux entreprises et la construction et les équipements de transport bien qu’ils connaissent une évolution à la baisse.
Selon l’Insee, les services rendus aux entreprises représentent : les activités juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d’ingénierie, de R&D, de publicité et études de marchés, de location, de sécurité, administratives, de soutien…
Attractivité à soutenir
L’étude EY ne présente pas seulement un état des lieux de l’attractivité française mais donne aussi des indications sur les prochaines années. Il semblerait que les bons résultats de la France soit le résultat de la politique menée par Emmanuel Macron depuis son élection, plutôt favorable aux entreprises. Toutefois, seulement « 30 % des dirigeants pensent que l’attractivité de la France va s’améliorer d’ici 3 ans ».
Sur quelles pédales appuyer pour poursuivre cette montée de l’attractivité ? Selon les dirigeants d’entreprises, des réformes pourraient aider :
- La simplification des procédures administratives ;
- Une fiscalité plus compétitive ;
- La réduction du coût du travail;
- Plus de flexibilité dans le droit du travail ;
- La rénovation du dialogue social.