Le vendredi 28 juin, à 21h, au Parc de Princes, les Bleues se mesurent à l’équipe des États-Unis, championne du monde en titre. L’équipe nord-américaine a remporté trois fois la coupe du monde depuis la première édition du championnat, en 1991.
Inégalités de genre sur le marché du travail
Suite à dix ans ininterrompus d’expansion économique pour l’économie des États-Unis, les Américaines ont plus de facilité pour trouver un emploi que leurs homologues françaises. En avril 2019, le taux de chômage des femmes aux Etats-Unis est de l’ordre de 3,4 %, minimum historique, face à 8,7 % pour la France qui peine toujours à retrouver son dynamisme pré-crise.
En juillet 2019, le cycle de croissance de l’économie américaine pourrait devenir le plus long de son histoire, dépassant les 120 mois de durée du cycle 1991-2001.
De plus, les Étatsuniennes sont plus présentes que les Françaises sur le marché du travail : 56 % font ainsi partie de la population active outre-Atlantique, contre seulement 50 % dans l’Hexagone. L’écart de participation hommes-femmes reste pourtant élevé, de plus de 10 points de pourcentage pour les deux pays, qui ne cesse de s’élargir depuis la crise financière.
C’est donc les Etats-Unis qui ouvrent le score, 1-0 !
Le taux de participation à la population active représente la part de femmes âgées de 15 ans ou plus qui travaillent ou cherchent un emploi parmi l’ensemble des femmes en âge de travailler.
Disparités de salaires entre les sexes
Bien que les Françaises soient proportionnellement moins nombreuses en emploi que les Américaines, elles au moins la “chance” de percevoir des rémunérations plus proches de leurs homologues masculins. Les travailleurs tricolores gagnent en moyenne 11,6 % de plus que leurs homologues féminines quand le ratio s’élève à 21,4 % aux États-Unis.
Lorsqu’un homme (français ou étatsunien) reçoit un salaire de 2 000 dollars, une travailleuse française percevra en moyenne 1 760 dollars et 1 580 dollars pour une américaine. Dans les deux cas, il y a une inégalité entre les genres, mais elle est encore plus accentuée aux États-Unis !
Toutefois, à âges, niveaux d’éducation, expérience(s) professionnelle(s), noms de métiers, employeurs et lieux de travail similaires, les inégalités se réduisent : avec ces ajustements, les écarts de salaires ne sont plus que de + 3,7 % et + 4,9 % en faveur des hommes, pour la France et les États-Unis, respectivement.
La France revient donc au score, avec ou sans ajustement : 1-1 !
Qu’en est-il de la sphère publique ?
En termes de parité en politique, la France se classe parmi les pays où l’on compte le plus d’élues politiques, arrivant à la 17e place mondiale. Il y a en effet aujourd’hui 39,5 % de députées à l’Assemblée nationale. Malgré le mouvement “Me Too” qui avait placé le féminisme au centre du débat politique américain, les élues à la chambre basse (une des deux assemblées politiques aux États-Unis, assez logiquement complétée par la chambre haute) peinent à dépasser les 20 %, occupant par conséquent le 77e rang mondial.
Encore un but pour l’équipe de France qui mène à présent au score : 2-1 !
Enfin, notre match économique pointe une dernière inégalité de genre : la proportion de femmes économistes dans le milieu académique. Si plus d’un économiste sur cinq est américain, seules 16 % d’entre eux sont des femmes. En France, il y en a plus d’une sur quatre puisque 26 % des économistes sont des femmes.
La France marque donc un dernier but, en pleine lucarne, et élimine l’équipe championne du monde en titre avec un score de 3 à 1 !