L’Autorité des Marchés Financiers, l’ACPR et le Tribunal de Grande Instance de Paris se mobilisent pour les investisseurs, face aux très nombreuses offres frauduleuses constatées sur des produits de placement atypiques. Car face aux très faibles rendements des produits d’épargne sans risque, qui actuellement ne protègent plus de l’inflation, de nombreux particuliers sont tentés d’aller chercher de la performance… Mais à leurs risques et périls !
Rien qu’au premier semestre 2019, l’AMF a attiré l’attention du public à l’encontre de 119 nouveaux sites (après 153 sur 2018), sur les placements atypiques, sur le FOREX et sur les crypto-actifs.
Offres frauduleuses : pas vraiment de profil type d’épargnant
Personne n’est à l’abri d’une arnaque ! Selon les chiffres publiés par l’AMF dans l’étude, si les retraités sont les plus touchés, toutes les catégories sociaux-professionnelles sont concernées. La catégorie socioprofessionnelle des employés est la deuxième la plus atteinte en nombre de victimes (13,9 % des investisseurs concernés et 10 % des montants investis). Et le discours bien rodé des escrocs a pu séduire jusqu’aux personnes sans profession (11,75 % des investisseurs concernés et 10,2 % des montants).
Les plus de 50 ans représentent plus de 65 % des victimes et 81 % de l’ensemble des sommes perdues, la tranche d’âge la plus impactée étant celle des 60-69 ans. Pour l’AMF, ce constat « peut s’expliquer à la fois par un patrimoine plus important, une disponibilité pour des sollicitations faites par téléphone et certains facteurs de vulnérabilité comme l’isolement familial ou la recherche de sociabilisation ».
Escroqueries : un mode opératoire très professionnel
Tout se fait par Internet et par téléphone, et les sites internet apparaissent très professionnels. Le particulier est dans un premier temps amené à placer, à titre d’essai, une somme relativement faible, systématiquement présentée comme un succès, ce qui permet de gagner sa confiance. L’investisseur sera alors très fortement incité à effectuer de nouveaux placements pour des montants de plus en plus importants.
Mais les sommes sont versées par les victimes sur des comptes situés dans des pays proches de la France et appartenant même parfois à la zone euro. Les capitaux sont ensuite systématiquement virés vers d’autres pays beaucoup moins coopératifs sur le plan judiciaire. C’est lorsque vous voulez récupérer tout ou partie de votre argent que les rouages se coincent. Il est alors demandé un nouveau versement pour payer des frais divers (de garde, de douane, de déblocage, etc…), et les pseudo-conseillers se sont envolés !
Des actions de sensibilisation
L’AMF lance une campagne de témoignages vidéo d’épargnants ayant perdu de l’argent.
Et un nouveau service « AMF Protect Épargne », sous forme d’application mobile et Internet, sera ouvert très prochainement. Il permettra à ceux qui l’auront téléchargé d’être alertés en temps réel sur les dernières mises en garde via des notifications ou alertes mail, de rechercher les sites non autorisés et d’estimer le niveau d’arnaque potentiel d’une proposition d’investissement en répondant à quelques questions simples.