Une croissance revue à la baisse dans la majorité des pays
L’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économique) a publié le 19 septembre ses prévisions de croissance mondiale. Par rapport aux précédents chiffres du mois de mai, les anticipations de croissance de la plupart des grands pays ont été revues à la baisse pour 2019 et 2020, à l’exception du Canada et le Japon, qui devraient croître respectivement de 1,5 % et de 1 % cette année.
Les pays développés dans leur ensemble devraient croître de 1,5 % en 2020 (contre 1,7 % prévus en mai) et les pays émergents de 4,6 % (contre 5 % dans la précédente prévision).
Les prévisions de croissance des États-Unis, de l’Allemagne, de la Chine, de l’Inde et du Brésil ont toutes étaient revues à la baisse. En France, les prévisions de croissance sont restées inchangées, à 1,3 % en 2019 et 1,2 % en 2020.
De plus, cette année, la Turquie et l’Argentine devraient tous deux connaître une baisse de leur PIB (un peu plus forte que prévu en Argentine, un peu moins sévère qu’anticipé en Turquie).
La grande majorité des variables économiques mondiales ralentissent, que ce soit la production industrielle, l’investissement, les créations d’emploi ou les intentions d’embauche.
De plus, l’OCDE pointe une tendance sur plusieurs décennies de ralentissement de la croissance dans les pays développés, notamment du fait d’un tassement des gains de productivité. Cette évolution laisserait penser que le ralentissement actuel s’inscrit dans une dynamique durable et n’est pas un simple accident conjoncturel.
Chute du commerce et ralentissement économique
La panne de croissance constatée par l’OCDE a plusieurs causes. Une des principales tient au commerce international qui s’est contracté au second trimestre 2019, à revers de la tendance de ces dernières années qui présentaient une hausse soutenue des échanges.
Cette évolution est clairement liée à la guerre commerciale lancée par Donal Trump, principalement à l’encontre de la Chine. Ainsi, les mesures de restriction aux échanges prises depuis le second semestre 2018 portent sur des montants échangés environ cinq fois plus importantes que les restrictions prises les années précédentes.
Selon l’OCDE, cette guerre commerciale pourrait, au bout de deux ou trois ans, conduire à un PIB inférieur de 1 % en Chine et de 0,7 % aux États-Unis par rapport au scénario de référence.
Un brexit sans accord (scénario de plus en plus probable) est une autre source de risque identifiée par l’OCDE puisqu’il réduirait le PIB britannique de plus de 2 % d’ici à 2022 par rapport au scénario de référence.
Pour calculer l’ampleur des chocs (positifs ou négatifs), les économistes calculent un scénario de référence, c’est-à-dire une situation dans laquelle l’économie n’est affectée par aucun élément conjoncturel inattendu. Ils estiment ensuite l’impact des chocs par rapport à ce scénario de référence.
Les difficultés du secteur industriel, notamment de l’automobile (baisse du marché chinois, normes anti-pollution plus strictes, voiture électrique…), expliquent enfin la piètre performance des pays spécialisés dans ce domaine. C’est notamment le cas de l’Allemagne, dont la production industrielle plonge de 5 % à la mi-2019 en glissement annuel (c’est-à-dire par rapport à la même date en 2018).