Aigle Azur et XL Airways, deux compagnies aériennes françaises, ont été mises en redressement judiciaire au mois de septembre 2019 après s’être déclarées en cessation de paiement. A défaut de repreneurs, ce sont plus de 1 700 salariés qui resteront sur le tarmac.
Une entreprise est dite en cessation de paiement lorsqu’elle ne peut plus rembourser ses dettes avec son actif disponible, c’est-à-dire avec l’argent immédiatement mobilisable. L’entreprise peut toutefois être sauvegardée avec une procédure de redressement judiciaire, laquelle a vocation à faire perdurer l’activité, apurer les dettes et maintenir l’emploi.
Aigle Azur et XL Airways, des compagnies du ciel français
Née en 1946, Aigle Azur est la plus ancienne compagnie aérienne française privée. Elle compte 1 150 salariés et dessert principalement l’Algérie dans le cadre de vols charters, c’est-à-dire des avions affrétés par des organismes de tourisme.
XL Airways, créée durant les années 1990, est plus jeune et compte 570 salariés. Au départ compagnie charter, XL Airways fusionne avec La Compagnie en 2016 pour devenir le premier groupe aérien français dans le long-courrier à bas prix. Ses vols sont à destination des Etats-Unis, des Antilles…
Aigle Azur et XL Airways, des compagnies en faillite
Ces deux faillites, bien qu’arrivant au même moment (avec également celle du voyagiste Thomas Cook), n’ont pas totalement les mêmes causes. La chute d’Aigle Azur provient en partie de sa stratégie de diversification effectuée à partir de 2017, en proposant des vols vers la Chine et le Brésil.
Quant à XL Airways, elle n’a pas commis de faute stratégique mais n’a pas été « suffisamment résistante » dans l’environnement concurrentiel international du secteur aérien, selon Jean-Baptiste Djebbari, Secrétaire d’Etat aux Transports. C’est d’ailleurs ce qui offusque le plus le PDG d’XL Airways : l’entreprise n’a pas fait d’erreur, les salariés ont même accepté de voir leurs salaires bloqués durant huit ans pour permettre à la compagnie de rester la plus compétitive possible…
« Près d’une dizaine de compagnies européennes ont disparu ces deux dernières années. » Christophe Dansette, journaliste
La concurrence est aussi l’un des facteurs explicatifs de l’atterrissage brutal d’Aigle Azur. Les deux compagnies affirment d’ailleurs que la taxation des compagnies aériennes françaises ne leur permet pas d’être compétitives face aux entreprises étrangères. Pourtant, le phénomène ne touche pas que le secteur aérien français qui est majoritairement déficitaire, mais l’Europe plus généralement, selon Christophe Dansette, journaliste sur France 24. D’après ce dernier, c’est une dizaine de compagnies européennes qui ont fait faillite ces deux dernières années.
Secteur aérien : un redécollage possible ?
Malgré ces faillites, Aigle Azur, XL Airways et leurs salariés ont encore une chance d’être « sauvés » puisque les compagnies sont en redressement judiciaire. Les deux entreprises peuvent être reprises par d’autres acteurs, et notamment par des compagnies aériennes qui s’attribueraient par la même occasion leurs slots, leurs créneaux horaires de décollage et d’atterrissage dans les aéroports. Cela n’oblige toutefois pas les compagnies acquéreuses à proposer les mêmes vols que ceux des entreprises rachetées.