Comme le prévoyait la loi Pacte, l’Etat se sépare d’une large partie de ses actions au sein de la Française des Jeux. Jusque-là actionnaire majoritaire avec 72 % de l’entreprise sous son contrôle, il deviendra minoritaire avec 20 % des parts, faisant passer la Française des Jeux dans le secteur privé.
Une société est publique lorsque l’Etat détient plus de 50 % de son capital. Lorsque sa participation descend en dessous des 50 %, l’entreprise est alors privatisée car la majorité de son capital est détenue par des acteurs privés (particuliers, sociétés financières, non financières…).
Devenir actionnaire de la Française des Jeux
Entre le 7 et le 20 novembre, chacun pourra souscrire à des actions de la Française des Jeux. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, invite d’ailleurs les Français à investir dans l’entreprise : « Je souhaite que cette privatisation soit un succès populaire et que le plus grand nombre y participe. »
Pour que les citoyens soient incités à investir, le gouvernement veut qu’une action soit offerte lorsqu’un particulier en achète dix (qu’il gardera au moins 18 mois). De plus, Bruno Le Maire souhaite « qu’une décote de 2 % sur le prix de l’action achetée soit appliquée », ce qui veut dire que le prix d’une action sera de 2 % inférieur à son cours en Bourse.
Ces volontés du gouvernement doivent recevoir le feu vert de l’Autorité des marchés financiers qui veille à la protection de l’épargne des investisseurs. Pour l’instant, on ne connaît ni le nombre d’actions qui seront directement vendues aux particuliers ni leur prix. Il faut attendre le feu vert de l’AMF puis la fin de la « période de souscription » pour en savoir davantage.
Si cette privatisation a du succès, tout le monde ne pourra pas être « servi » autant qu’il le voudra. Les demandes seront « réduites » en proportion.
Pourquoi privatiser la Française des Jeux ?
Le Gouvernement a décidé de privatiser la Française des Jeux (ainsi qu’Engie et Aéroports de Paris) pour accroître ses liquidités. Avec la vente d’actions dans ses trois entreprises, l’Etat estime qu’il disposerait de 15 milliards d’euros qu’il pourrait utiliser de deux manières :
- réduire la dette de publique de 0,2 % ;
- créer un fonds pour l’innovation censé générer des rendements d’environ 250 millions d’euros par an.
Pour le moment, la privatisation d’Aéroports de Paris n’est pas actée puisqu’un référendum d’initiative partagée (RIP) a été demandé par quelque 250 députés et sénateurs. Si 4,7 millions d’électeurs français soutiennent le RIP, alors un vote national sera mis en place pour décider du destin d’Aéroports de Paris.