Le Canada, un des pays les plus prospères au monde
En termes de PIB par habitant, le Canada est le 20ème pays le plus riche au monde, légèrement devant la France. En termes d’IDH (indice de développement humain), le pays arrive à la 12ème place mondiale (la France est 24ème).
Le PIB est souvent critiqué pour n’offrir qu’une vision économique et ne pas prendre en compte les facteurs sociaux. L’IDH, en considérant également l’espérance de vie et le niveau d’éducation, offre une vision plus large du niveau de développement d’un pays.
Les années 1990 ont été marquées par une crise économique violente pendant laquelle le taux de chômage a dépassé 11 % et la dette publique rapportée au PIB a doublé en 15 ans pour atteindre 100 %. Si les causes de ce marasme ont été multiples, un excès d’endettement des entreprises pendant les années 1980 a fortement pénalisé l’économie canadienne.
Le gouvernement a alors conduit une politique d’inspiration libérale qui l’a conduit à réduire drastiquement les dépenses publiques de façon à juguler la hausse de l’endettement public.
A partir des années 2000, le dynamisme de la croissance des États-Unis, de loin le premier client à l’export et la hausse du prix des matières premières (le pays est le 5ème producteur mondial de pétrole et de gaz) ont tiré la croissance canadienne.
En 2018, les indicateurs économiques canadiens étaient plus favorables que ceux de nombreux autres pays développés, y compris la France : la croissance y était de 1,9 % (1,6 % en France), le taux de chômage de 5,8 % (8,5 % en France) et le déficit public de 0,4 % du PIB (2,6 % en France).
Economie canadienne : des fragilités dans l’immobilier
Malgré sa bonne santé, l’économie canadienne présente certaines vulnérabilités. D’une part, les forces passées (exploitation pétrolière et exportations élevées vers les États-Unis) pourraient se transformer en faiblesses en cas de récession américaine ou de plongeon durable du prix du pétrole.
D’autre part, le pays semble être menacé par une bulle immobilière. En effet, les prix de l’immobilier ont fortement augmenté, alimentés par une hausse du crédit. Ainsi, l’indice des bulles immobilières de la banque UBS classe Toronto et Vancouver comme faisant partie des sept villes au monde présentant le risque le plus élevé de bulle immobilière.
De plus, dans les années 1980, la dette des ménages rapportée à leur revenu disponible était d’environ 60 %. Ce ratio dépasse aujourd’hui 170 %, un des plus élevés au monde (il est de 120 % en France).
En cas de retournement des prix de l’immobilier, le Canada pourrait se retrouver frappé par une crise similaire à celle qu’ont connue les États-Unis, l’Espagne ou l’Irlande en 2008-2009 : les ménages se retrouvent en grande difficulté financière et coupent leur consommation, ce qui déprime la croissance. Certains d’entre eux pourraient même avoir des difficultés à rembourser les banques, qui pourraient à leur tour être en difficultés.
Pour conserver une tendance positive durable, le Premier ministre reconduit à son poste devra donc éviter tout emballement de l’endettement des ménages.