Les Anglais prennent une gigantesque avance
Le XV de la rose marque d’entrée de jeu et transforme l’essai avec un PIB par habitant près de quatre fois supérieur à celui des Sud-africains.
De plus, la dynamique de croissance n’indique aucun rattrapage des Springboks, alors que les pays pauvres ont fréquemment une croissance plus soutenue que les pays riches.
La comparaison en termes de taux de chômage entraîne un nouvel essai anglais transformé : il est environ sept fois plus faible outre-Manche qu’en Afrique du Sud. D’autres indicateurs sociaux, comme les inégalités (coefficient de Gini de 0,33 au Royaume-Uni et de 0,63 en Afrique du Sud) ou le taux de pauvreté (55 % de la population pauvre en Afrique du Sud contre 16 % en Royaume-Uni) indiquent toujours une franche domination anglaise.
De plus, l’Afrique du Sud a une économie fortement dépendante des matières premières (or, charbon, platine…), ce qui peut être une force quand leur cours est élevé mais ce qui implique également une forte vulnérabilité aux fluctuations des marchés internationaux.
L’économie sud-africaine, un temps considérée comme prometteuse au même titre que l’Inde ou la Chine, souffre décidément de lourds handicaps.
Les BRICS désignent cinq pays en développement à fort potentiel de croissance : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (South Africa en anglais).
Le regroupement de ces cinq pays avait un sens au début des années 2000 lorsque tous enregistraient une croissance rapide. Mais depuis quelques années cet acronyme a perdu de sa pertinence puisque le Brésil, la Russie et l’Afrique du Sud connaissent une croissance très faible et une dépendance handicapante aux matières premières.
Malgré quelques ouvertures, les Springboks ne peuvent pas revenir
La comparaison en termes de dette publique permet aux Sud-africains de limiter l’écart : la dette rapportée au PIB est de 30 points inférieure en Afrique du Sud qu’au Royaume-Uni. Mais sachant qu’environ 10 % de la dette publique sud-africaine est libellée en devises étrangère, une brèche s’ouvre dans la défense des Springboks. En effet, en cas de dépréciation du rand sud-africain, la dette libellée en devises devient plus difficile à rembourser.
Enfin, les Sud-africains pourraient profiter de la confusion créée par le Brexit dans le camp adverse pour marquer un essai, qui ne sera cependant pas suffisant pour revenir au score.