Au troisième trimestre 2019, la dette publique française s’est établie à 2 415,1 milliards d’euros, selon l’Insee. C’est la troisième fois que la dette au sens de Maastricht dépasse les 100 % du PIB, après deux trimestres consécutifs en 2017 (100,5 % au premier trimestre et 100,8 % au deuxième trimestre).
La dette publique est l’ensemble des emprunts contractés par les administrations publiques (Etat, administrations publiques locales, de sécurité sociale principalement).
Durant le trimestre estival, c’est essentiellement la dette de l’Etat qui s’est alourdie, avec une hausse de la dette négociable à long terme (+ 35,8 milliards d’euros). C’est notamment la baisse du coût relatif de la dette qui a pu inciter l’Etat à s’endetter davantage.
Un coût de la dette faible
2019 a été une année où le coût de l’endettement s’est considérablement allégé : il connaît son plus bas historique depuis 1993. Pour les particuliers, cela s’est par exemple matérialisé par la baisse des taux des crédits immobiliers.
Pour l’Etat, c’est la charge de la dette qui a diminué, c’est-à-dire l’ensemble des dépenses destinées au paiement des intérêts de la dette publique. Alors qu’il était prévu dans la loi de finance initiale que la France paierait 42,1 milliards d’euros de charge d’intérêts, celle-ci a finalement été révisée à la baisse pour atteindre 40,4 milliards d’euros.
Politiques monétaires accommodantes
C’est la conséquence des politiques monétaires menées dans les principaux pays développés. Les taux d’intérêt très faibles des banques centrales tirent l’ensemble des taux du système financier vers le bas, ce qui permet la réduction de la charge de la dette et l’augmentation de l’encours.
Durant l’été, les taux avaient même tellement diminué que l’Etat français pouvait s’endetter à dix ans à des taux d’intérêt négatifs. Cela veut dire qu’il rembourserait moins que ce qu’on lui avait prêté, une « aubaine » !
La France vit donc une situation plutôt paradoxale : un pourcentage de dette quasiment record par rapport au PIB alors que l’emprunt n’a plus été aussi « peu cher » depuis 26 ans. Néanmoins, malgré ce dépassement trimestriel de la barre symbolique des 100 % du PIB, le gouvernement maintient son objectif d’une dette à 98,8 % du PIB à la fin de l’année.