1/ Les actions mondiales ont réalisé leur meilleure performance en 10 ans
Alors que la croissance mondiale a connu un ralentissement en 2019, les actions au niveau mondial (estimées à partir de l’indice MSCI Monde) ont grimpé de 26 %, soit leur meilleure performance depuis 10 ans. En France, le CAC 40 a gagné 28 % sur l’année 2019.
Le paradoxe entre des Bourses en hausse et une croissance en perte de vitesse s’explique notamment par les politiques des banques centrales qui ont baissé leurs taux d’intérêt, par exemple aux États-Unis, ce qui a soutenu la valeur des actifs (actions, obligations, immobiliers…).
2/ Les taux négatifs, un « OVNI financier »
L’année 2019 a vu la généralisation de ce qui semblait être une aberration financière : des taux négatifs. Par exemple, l’État français s’est endetté fin août à 10 ans à un taux de – 0,47 % (ce taux est revenu proche de 0 % à la fin de l’année).
Autrement dit, les investisseurs acceptent de perdre de l’argent pour prêter à un État, ce qui peut sembler paradoxal. Ceci s’explique notamment par la politique des banques centrales qui ont baissé ou maintenu bas leurs taux d’intérêt.
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3/ L’imprévisibilité de la guerre commerciale
Les marchés financiers auront été tenus en haleine toute l’année 2019 par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. L’imprévisibilité de Donald Trump, qui a lancé des séries de tweets et de menaces parfois contradictoires, ont entraîné un mouvement de yoyo sur les bourses mondiales.
En fin d’année, Donald Trump semblait vouloir parvenir à un accord durable avec la Chine pour enterrer la guerre commerciale. Mais son attitude déroutante incite à rester prudent et une hausse des droits de douane, envers la Chine ou d’autres pays, n’est pas exclue en 2020.
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4/ L’interminable saga du Brexit
Le Brexit, tout comme la guerre commerciale, aura tenu en haleine les investisseurs tout au long de 2019 : report de la date de sortie, élections, blocage politique au Royaume-Uni, échange de noms d’oiseaux entre Londres et Bruxelles…
Cependant, les élections du 12 décembre ont conforté le Premier ministre conservateur Boris Johnson qui devrait disposer d’une majorité suffisante au parlement pour faire sortir le Royaume-Uni de l’Union Européenne le 31 janvier 2020. Restera alors à négocier la future relation entre Londres et Bruxelles, ce qui promet encore de longues discussions et certainement de nombreux rebondissements…
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5/ La Chine ralentit
Le ralentissement de la croissance mondiale (3 % attendus en 2019 contre 3,6 % en 2018) s’explique entre autres par le ralentissement chinois (6,1 % attendus en 2019 contre 6,6 % en 2018).
La relative faiblesse de l’économie chinoise est en partie due à la guerre commerciale avec les États-Unis bien que l’impact de cette dernière, difficile à estimer, soit certainement assez faible.
En effet, la croissance de la Chine ralentit naturellement depuis plusieurs années du fait de la mutation de son économie qui, en s’enrichissant, se rapproche progressivement d’une tendance plus lente qui caractérise les pays développés. C’est pourquoi, quelques soient les accords conclus avec Donald Trump, le ralentissement chinois va probablement se poursuivre en 2020.
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6/ L’Amérique latine, le continent en crise
L’Amérique latine, qui avait connu une croissance vigoureuse au début des années 2000, semble être aujourd’hui le « continent malade » de l’économie mondiale. La croissance est estimée à 0,2 % cette année, après seulement 1 % en 2018.
Les deux principales économies de la région, le Brésil et l’Argentine, sont embourbées dans un marasme économique dont ils ne parviennent à s’extraire. La croissance du Brésil ne devrait pas dépasser 1 % alors que l’Argentine connaît une récession de 3 %, accompagnée d’une crise de change et d’une inflation galopante.
Ces difficultés économiques peuvent en partie expliquer des mouvements de contestation, comme au Chili, qui a connu cet automne une vague de manifestations parfois violentes suite à la hausse du prix des tickets de métro.
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7/ Passage de témoin à la BCE
La direction de la Banque Centrale Européenne est passée des mains de Mario Draghi à celles de Christine Lagarde, ancienne cheffe du Fonds Monétaire International, remplacée à ce poste par Kristalina Georgieva.
Ce changement ne devrait pas se traduire par une modification de politique monétaire, en tous cas à court terme. Christine Lagarde a en effet annoncé qu’elle comptait poursuivre la politique de taux bas menée par son prédécesseur.
8/ Poussée de fièvre sur les « taux repo »
Les taux repo font partie de la tuyauterie de la politique monétaire. Ils correspondent aux taux auxquelles les banques se prêtent de l’argent entre elles. Courant septembre, ce taux repo a brusquement augmenté, faisant resurgir les souvenirs de la crise de l’automne 2008.
La banque centrale américaine (la Fed) est intervenue pour accroître les liquidités à la disposition des banques, ce qui a permis un retour à la normale sur le marché interbancaire. Les avis divergent pour savoir si cette poussée de fièvre n’est que la conséquence bénigne de nouvelles régulations ou l’annonce de problèmes plus profonds, toujours est-il que les autorités monétaires américaines vont surveiller ce sujet comme le lait sur le feu en 2020.
9/ Les crypto-actifs en dent de scie
Le cours du bitcoin, après avoir plongé en 2018, a rebondi en 2019 de 3 338 € au premier janvier à plus de 6 600 € fin décembre, soit une hausse de 100 %, après avoir touché un plus haut annuel à près de 11 000 € en juillet.
La forte volatilité du bitcoin empêche son utilisation comme outil d’épargne et moyen de paiement au quotidien. C’est pourquoi le projet du Libra, une crypto-monnaie stable puisque adossée à un panier de devises (euro, dollar, yen…), peut sembler prometteuse puisqu’elle se veut moins volatile. De plus, porté par Facebook, le Libra bénéficie de la crédibilité d’un grand groupe connu de tous.
Cependant, les régulateurs craignent que le Libra ne perturbe le fonctionnement de la politique monétaire et soit le véhicule de fraude fiscale et de blanchiment d’argent. C’est pourquoi le Libra, prévu pour être lancé en 2020, pourrait ne pas voir le jour.
Notre décryptage sur les crypto-actifs
10/ Une nouvelle monnaie en Afrique de l’ouest ?
Le franc CFA fait l’objet de critiques récurrentes car, malgré la stabilité qu’il apporte, il prive les pays africains qui l’utilisent de leur souveraineté monétaire. C’est pourquoi l’Eco, une monnaie unique à quinze pays d’Afrique de l’ouest, devrait voir le jour en 2020.
En décembre 2019, Emmanuel Macron et le président ivoirien Alassane Ouattara ont également annoncé une réforme du franc CFA. Si l’organisation monétaire à venir de l’Afrique de l’ouest est encore incertaine, 2019 aura certainement marqué la fin du franc CFA.
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Bonne année 2020 !
Pour La finance pour tous, 2019 a été une excellente cuvée, avec plus de 50 % de progression de l’audience de notre site et plus de 10 millions de pages vues ! Nous savons que, bien sûr, c’est à vous que nous le devons et nous vous en remercions chaleureusement.