A la suite de son évasion du Japon, Carlos Ghosn, l’ex-président de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, n’a pas hésité à s’exprimer sur les performances des entreprises automobiles, ainsi que de leurs « mauvaises » décisions prises en son absence. Qu’en est-il vraiment ? Entre les dires de l’ancien dirigeant et la réalité, La finance pour tous propose quelques éclairages.
Ventes de voitures au point mort
A écouter Carlos Ghosn, Renault cale depuis qu’il n’est plus au volant du groupe automobile. Et en effet, le volume de ses ventes de voitures, pourtant en hausse les six dernières années, a connu une baisse en 2019 (- 3,4 %).
Toutefois cette baisse n’est pas nécessairement due au départ et au remplacement de Carlos Ghosn mais s’inscrit dans le ralentissement plus global du marché automobile (- 4,8 %).Aussi le groupe Renault connaît-il une évolution moins négative que l’ensemble de son secteur.
Renault : valorisation boursière en panne
Autre indicateur sur lequel Carlos Ghosn ne peut s’empêcher d’attirer l’attention : le cours boursier de l’action Renault. Tout comme les ventes de voitures, l’action de Renault a souffert depuis l’arrestation de l’ancien PDG : elle est passée de 64,63 euros le 19 novembre 2018 à 39,28 euros le 20 janvier 2020, soit une baisse d’environ 39 % en quatorze mois. Sur un an, ses performances en Bourse sont inférieures à celles de l’Euro Stoxx Auto, l’indice du secteur automobile européen.
Mais est-ce seulement imputable à l’absence de Carlos Ghosn ? Là encore, la diminution du cours doit être remise dans son contexte. Le prix de l’action Renault a une tendance à la baisse depuis son pic en avril 2018 (elle dépassait alors les 99 euros), une époque où le PDG était toujours en exercice.
Déviation, carrefour, dos d’âne : obstacles sur le marché de l’automobile
Si l’arrestation de Carlos Ghosn a engendré une chute du cours boursier de Renault, le groupe comme les autres constructeurs automobiles ont souffert en 2019 de la guerre commerciale sino-américaine, d’un marché automobile chinois en repli, du risque d’un Brexit dur, ou encore de nouvelles normes environnementales.
Dans le cas de Renault, les problèmes de gouvernance et l’échec des négociations pour fusionner avec Fiat Chrysler ont également eu un impact sur le cours de l’action (plus que sur les ventes).