L’épidémie ralentit l’économie chinoise
Pour faire face à l’épidémie de coronavirus qui se répand dans le pays (plus de 20 000 personnes infectées), la Chine a annoncé des mesures drastiques : mise en quarantaine de villes entières, limitation des déplacements, fermeture de magasins et d’usines…
Ces mesures radicales pèsent indéniablement sur l’activité économique chinoise, même s’il est encore bien trop tôt pour évaluer son impact sur la croissance économique. La comparaison avec l’épidémie de SRAS de 2003 semble peu pertinente, puisque les mesures de confinement avaient été à l’époque bien moins draconiennes.
Selon Bloomberg, la demande de pétrole chinoise a chuté de 20 %, soit une diminution de 3 millions de barils par jour. Une telle baisse soudaine n’avait plus été enregistrée depuis le 11 septembre 2001, quand les attentats avaient paralysé le transport aérien.
À leur ouverture lundi 3 février après les vacances du Nouvel an lunaire, les bourses chinoises ont chuté d’environ 8 %, avant de légèrement se reprendre mardi. La banque centrale chinoise a réagi à la situation en injectant l’équivalent de 173 milliards de dollars dans le système financier (cette injection de liquidités permet de faciliter l’octroi de crédit par les banques).
Un impact pour l’instant limité sur l’économie mondiale
La principale répercussion de l’épidémie en Chine sur l’économie mondiale est liée à la chute de la demande de matières premières, qui fait plonger les cours. Le pétrole et le cuivre ont ainsi plongé d’environ 10 % en une semaine. Les pays producteurs comme la Russie (pour le pétrole) ou le Chili (pour le cuivre) pourraient être impactés si la baisse des cours se prolongeait.
La Chine est le pays du monde d’où viennent le plus de touristes. La quasi-fermeture des liaisons entre la Chine et le reste du monde pourrait avoir des conséquences sur les pays qui dépendent de cette activité, notamment en Asie (Thaïlande, Japon…), mais également en France (première clientèle hors Europe).
Enfin, le secteur du transport aérien et le luxe (qui dépend fortement des consommateurs chinois) pourraient souffrir d’un ralentissement de la demande.
Par ailleurs, la Chine représente environ le quart de la production industrielle mondiale, et fabrique de nombreux composants pour le reste du monde. Un ralentissement durable de l’industrie chinoise pourrait bloquer des usines du monde entier, à qui il manquerait des composants essentiels.
L’impact économique de l’épidémie n’est pas à ce jour catastrophique. Cependant, un blocage durable l’économie chinoise, la deuxième au monde, pourrait faire dérailler la croissance mondiale.