La croissance française amputée de 0,1 point ?
Alors que le gouvernement prévoit une croissance de 1,3 % en 2020, Bruno Le Maire a annoncé que l’épidémie chinoise du Covid-19 pourrait coûter 0,1 point de croissance à la France.
L’impact économique de l’épidémie est dû à une baisse des exportations vers la Chine, notamment dans le secteur du luxe et du tourisme.
Les dépenses d’un touriste chinois en France (hôtellerie, restauration, musées…) sont comptabilisées dans la balance des paiements comme une exportation de services touristiques de la France vers la Chine.
Le développement chinois a été une aubaine pour le secteur du luxe (y compris les vins et spiritueux), mais le Covid-19 pourrait momentanément casser cette dynamique. Par exemple, le géant du luxe LVMH réalise 30 % de ses ventes en Chine (sans compter les achats des touristes chinois à l’étranger).
Les conséquences sur le tourisme sont encore difficiles à chiffrer, mais elles sont clairement négatives, avec un effondrement des arrivées de touristes chinois. En 2018, 2,2 millions de touristes chinois étaient venus en France, un chiffre qui sera certainement plus faible en 2020.
Suite à l’arrêt de nombreuses usines chinoises, les industriels français pourraient subir des ruptures d’approvisionnement. Déjà en Corée du Sud, plus proche et plus intégrée à l’économie chinoise, le fabricant automobile Hyundai a fermé ses usines, faute de composants importés de Chine.
Maigre consolation, la France serait moins impactée que d’autres pays. Selon Bruno Le Maire, l’impact de l’épidémie pourrait être deux fois plus importante pour la croissance mondiale que pour la croissance française.
Mais l’épidémie stimule le pouvoir d’achat
L’effet positif du Covid-19 est lié à la baisse du prix des matières premières du fait du plongeon de la demande chinoise. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale de pétrole pourrait baisser au premier trimestre 2020, pour la première fois depuis 10 ans.
En conséquence de la baisse de la demande chinoise, le prix des principales matières premières (notamment le pétrole) a chuté d’environ 15 % depuis la fin du mois de janvier. Cette évolution est bénéfique à la balance commerciale française, sachant que les importations d’hydrocarbures ont représenté 32,8 milliards d’euros en 2019 (et les exportations d’hydrocarbures seulement 2,3 milliards d’euros).
Les effets se font déjà sentir à la pompe, où le prix du gazole est au plus bas depuis janvier 2019, ce qui a mécaniquement un effet positif sur le pouvoir d’achat des ménages.