Les mesures prises face à la crise en France
Avec le confinement de la population, l’arrêt des activités non-essentielles, la fermeture des frontières extérieures de l’Union Européenne et les difficultés d’approvisionnement auxquelles fait face l’industrie, l’économie française est en train de vivre une crise économique d’ampleur inédite.
Face à ce choc soudain, le gouvernement a annoncé un total de 45 milliards d’euros d’aides pour les entreprises et les ménages.
Cette somme servira notamment au report des charges sociales et fiscales du mois de mars, une annulation totale est même prévue pour les entreprises menacées de faillite. Le coût de cette mesure est de 32 milliards d’euros pour l’État.
Un fonds de solidarité de 2 milliards d’euros servira à indemniser les PME, les micro-entrepreneurs et les travailleurs indépendants dont le chiffre d’affaires a baissé de plus de 70 % entre mars 2019 et mars 2020.
Comme de nombreuses entreprises (restaurants, hôtels, commerces « non-essentiels »…) sont contraintes de cesser leur activité, le gouvernement mise sur le chômage partiel pour éviter une vague de licenciements. Ainsi, l’État va couvrir 100 % des indemnisations versées aux salariés par les entreprises (dans la limite de 4,5 fois le SMIC), pour un coût estimé à 8,5 milliards d’euros.
Les salariés concernés percevront 84 % de leur salaire net, et 100 % s’ils sont au SMIC.
En plus de l’enveloppe de 45 milliards d’euros annoncée par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, le gouvernement dispose d’autres leviers. Ainsi, pour que les banques continuent de prêter aux entreprises en difficulté, l’État va garantir les prêts bancaires à hauteur de 300 milliards d’euros.
L’État pourrait également nationaliser temporairement les entreprises en difficulté, de façon à éviter des faillites qui feraient augmenter le chômage et pourraient déstabiliser des pans entiers de l’économie.
Comment le reste du monde réagit-il à la crise ?
La plupart des pays ont pris des mesures pour faire face à la crise économique mondiale qui se profile. D’autres pays touchés de façon similaire, comme l’Italie ou l’Espagne, ont annoncé des mesures sensiblement équivalentes à celles prises en France.
Au niveau européen, la Banque Centrale Européenne a annoncé le 18 mars un plan de rachat d’obligations publiques et privées de 750 milliards d’euros d’ici la fin de l’année. L’objectif de ces rachats est de faire baisser les taux et ainsi de faciliter le financement des États et des entreprises à moindre coût. Cette mesure correspond à l’assouplissement quantitatif (ou QE) déjà mis en place par le passé, mais pour des montants moindres (20 milliards d’euros par mois depuis l’automne 2019).
Aux États-Unis, la banque centrale a baissé son taux directeur à une fourchette comprise entre 0 % et 0,25 %. Elle va également lancer un programme de rachat de dette de 700 milliards de dollars.
Le gouvernement américain discute quant à lui d’un programme de relance budgétaire qui pourrait atteindre un total de 1 000 milliards de dollars. La moitié de ce plan pourrait concerner des sommes versées directement sur le compte bancaire des citoyens, de façon à soutenir leur pouvoir d’achat et la consommation.
Il n’est cependant pas certain que ces actions, certes de grande ampleur, suffisent à contenir la crise économique qui se profile. D’autres plans de soutien pourraient donc être annoncées prochainement.