Les bourses mondiales plongent
La crise du Covid-19 fait logiquement chuter le cours des actions. En effet, avec la paralysie partielle de l’économie mondiale, les profits des entreprises seront mécaniquement réduits, la confiance s’érode et les opérateurs vendent leurs actions (ce qui fait bien sûr baisser leur valeur), et ce d’autant plus que depuis plusieurs semaines, les spécialistes se demandaient quand s’arrêterait la hausse des marchés financiers.
C’est maintenant chose faite. En France, le CAC 40 a perdu plus de 35 % en une quinzaine de jours, depuis son plus haut cours enregistré à la fin du mois de février. Des baisses d’ampleur similaire ont été enregistrées sur l’ensemble des grandes bourses mondiales.
Les matières premières sont également en chute libre du fait d’une demande réduite. Ainsi, le cours du pétrole est passé de 65 dollars le baril à moins de 30 dollars le baril en l’espace de quelques semaines. En plus du coronavirus, la brouille entre la Russie et l’OPEP conduit à une hausse de la production, alors même que la demande de pétrole se contracte.
Notons également le plongeon du bitcoin, qui a perdu près de la moitié de sa valeur en quelques semaines. Cette chute semble signifier que le bitcoin n’est pas une valeur refuge, c’est-à-dire un actif permettant de se prémunir contre la baisse généralisée des marchés.
Dans cette période mouvementée, les marchés évoluent rapidement et peuvent momentanément rebondir après un plongeon brutal. Il faut donc consulter régulièrement les cours pour conduire une analyse précise.
Des réactions paradoxales sur les marchés financiers
Généralement, en période de crise, les investisseurs se ruent sur les valeurs refuges. Il peut s’agir des obligations émises par des gouvernements réputés sûrs (Allemagne, États-Unis), du franc suisse (également considéré comme un gage de stabilité) ou de l’or.
Cependant, le cours des obligations d’État allemandes et américaines, tout comme le cours de l’or, ont connu d’étonnants mouvements baissiers. Ces baisses, difficiles à analyser avec certitude, peuvent s’expliquer par le plongeon des actions. En effet, certains investisseurs impactés par la dégringolade des cours boursiers peuvent être contraints de vendre en catastrophe l’or ou les obligations qu’ils détiennent.
La baisse des valeurs refuges est plutôt une mauvaise nouvelle, en ce sens qu’elle traduit des mouvements de panique et une perte de repère sur les marchés financiers.
Quelle stratégie pour les épargnants ?
En cette période mouvementée, déterminer les bons placements pour un épargnant est très difficile. Une stratégie peut être de revenir sur les actions après le plongeon de ces dernières semaines afin de profiter d’un éventuel rebond. Il s’agit cependant là d’un pari risqué, car il n’est pas certain que les bourses aient atteint leur plancher.
S’il faut éviter d’acheter au plus haut et de vendre au plus bas, nul ne peut espérer acheter systématiquement au plus bas et revendre au plus haut. Par conséquent, une stratégie consistant pour les épargnants à commencer à acheter ou racheter des titres n’est pas à écarter. Le mieux étant de ne pas tout investir en une fois. Si les cours continuent à baisser, vous aurez encore de quoi investir et “moyenner” les cours à la baisse. Si les cours remontent, cela signifiera que vous avez commencé à acheter au plus bas, au moins à court terme (bonne nouvelle !) mais vous pourrez continuer à acheter si vous estimez que les prix vont remonter rapport aux futurs lorsque la situation sera redevenue normale.
Investir dans l’immobilier est difficile du fait du confinement qui contraint de facto les transactions. Cette crise pourrait doper les prix de l’immobilier à moyen terme du fait de taux d’intérêt qui vont rester bas et de la méfiance à l’égard des marchés financiers qui pourrait résulter de la crise actuelle. Cette tendance pourrait être contrebalancée par un effet inverse : une hausse du chômage et une baisse générale des revenus limiterait la demande sur le marché immobilier (et pourrait augmenter l’offre si des propriétaires en difficulté financière sont contraints de vendre), dans ces conditions les prix pourraient baisser dans les années à venir.
Une stratégie prudente est de s’orienter vers des placements faiblement rémunérés mais garantis comme le livret A, pour ceux qui n’ont pas déjà fait le plein, ou de s’abstenir, quitte à revenir sur des actifs plus risqués lorsque le tumulte actuel se sera dissipé.