La crise de 1929
Le krach boursier d’octobre 1929 a déclenché la première grande crise depuis le développement de l’économie capitaliste moderne au XIXème siècle. Elle a été causée par une bulle boursière et immobilière, alimentée par du crédit abondant, principalement aux États-Unis.
Quand les prix des actions et de l’immobilier se sont brutalement retournés, de nombreux spéculateurs endettés ont fait faillite. En conséquence, les banques ont à nouveau été en difficulté, et la crise s’est propagée à l’ensemble de l’économie et au reste du monde. De plus, la réponse inadaptée du président Herbert Hoover, qui n’a pas soutenu l’économie via la dépense publique, a aggravé la crise.
Durant la Grande dépression des années 1930, le PIB mondial aurait baissé d’environ 15 %, et le PIB des États-Unis d’environ 10 %.
La notion de produit intérieur brut (PIB) a été inventée en 1932 par Simon Kuznets et s’est généralisée après la seconde guerre mondiale. Les chiffres du PIB avant 1945 ne sont donc que des estimations calculées rétrospectivement.
La Seconde guerre mondiale
Bien que la Seconde guerre mondiale soit rarement abordée sous un angle économique, elle a entraîné un plongeon de la richesse produite (sauf dans les pays n’ayant pas connu de combats sur leur sol, comme les États-Unis). En effet, la guerre a simultanément comprimé la demande (la population diminue sa consommation en période troublée) et l’offre (destruction d’usines, de capital, pertes humaines…).
Ainsi, le PIB de la France s’est contracté pratiquement de moitié entre 1940 et 1944.
Le choc pétrolier de 1973
En 1973, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) coupe sa production en réponse au soutien américain à Israël lors de la Guerre du Kippour. Dans la foulée, le prix du pétrole brut est multiplié par quatre.
Ce choc pétrolier provoque une crise de l’offre (les coûts augmentent pour les entreprises productrices) et de la demande (les prix sont plus élevés pour les consommateurs).
Cette crise conduit à une contraction du PIB de 1 % en France.
La crise du Système Monétaire Européen (SME) en 1993
En 1993, le PIB français se contracte de 0,6 % suite à la crise du SME. Cette crise résulte de la difficulté d’accorder les taux de change entre les pays européens avant la création de l’euro (la monnaie unique est d’ailleurs vue comme un moyen d’éviter ce type de crise).
Le mécanisme économique de cette crise est plus complexe que les précédentes, nous en présentons ici une explication simplifiée :
À cette époque, les pays européens s’engageaient à maintenir leurs taux de change fixes. Or, la réunification allemande entraîne une forte hausse de l’investissement pour équiper l’ex-Allemagne de l’est, plus pauvre que l’Allemagne de l’ouest. Cela conduit à une hausse des taux d’intérêt en Allemagne (plus de demande de capital conduit à une hausse de son prix, donc du taux d’intérêt), ce qui entraîne une appréciation du Deutsche mark (si les taux sont plus élevés en Allemagne, les investisseurs vont y placer leur argent, donc achètent du Deutsche mark, ce qui entraîne une augmentation de sa valeur).
Pour maintenir la parité avec le Deutsche mark, la Banque de France est contrainte d’augmenter les taux d’intérêt en France, ce qui conduit à une contraction de l’investissement et de la consommation.
La crise des subprimes en 2008
La crise de 2008, dite des « subprimes » est assez similaire à celle de 1929. Elle est due à l’éclatement d’une bulle spéculative immobilière, qui a conduit à une crise bancaire, puis économique.
Partie des États-Unis, elle s’est propagée au monde entier.
En France, le PIB s’est contracté de 2,9 % en 2009, cette crise a donc été la plus violente depuis 1945.
La crise du coronavirus ou Covid-19
La crise sanitaire actuelle est en train de déclencher une crise économique mondiale. L’impact exact de cette crise est encore difficile à quantifier, mais le choc risque d’être extrêmement violent dans le monde entier, bien supérieur à la crise de 2008-2009.
Par exemple, la banque Goldman Sachs prévoit une contraction du PIB américain de 24 % au second trimestre 2020.
Cette crise ne ressemble pas aux précédentes. Elle n’est pas causée par l’éclatement d’une bulle (la baisse des bourses est la conséquence et non la cause de la crise), ni par un problème d’ajustement des taux de change, ni par une envolée du prix du pétrole (celui-ci s’effondre), ni par des destructions massives causées par des bombardements.
Le problème économique principal est le confinement de la population qui réduit la demande (les magasins non-essentiels sont fermés et les consommateurs confinés) et l’offre (beaucoup de travailleurs sont bloqués chez eux).
L’épidémie de grippe « espagnole » de 1918 pourrait servir de point de repère. Mais les économies européennes, alors en pleine guerre, ne fonctionnaient pas selon leur cours normal, ce qui rend toute comparaison hasardeuse.
Face à cette crise inédite, l’urgence est d’éviter une envolée du chômage et des faillites en cascade. Les banques centrales du monde entier ont ainsi baissé les taux d’intérêt et augmenté les programmes de rachat d’actifs, et les gouvernements augmentent leurs dépenses pour aider les entreprises et les ménages en difficulté.