L’emploi américain en chute libre
Alors qu’environ les deux-tiers des Américains sont confinés chez eux, et que les poumons économiques de New-York, Chicago, Los Angeles et San Francisco son paralysés par le Covid-19, l’économie américaine fait face à une situation inédite.
Les premiers chiffres du chômage ont confirmé les prévisions les plus sombres. En effet, dans la semaine du 15 au 21 mars (le dimanche est le premier jour de la semaine aux États-Unis), la première à ressentir l’impact du confinement, 3,28 millions d’Américains ont fait une demande d’inscription au chômage.
À titre de comparaison, il n’y avait eu que 280 000 demandes d’inscription au chômage la semaine précédente, et les demandes d’inscriptions hebdomadaires n’avaient pas dépassé les 500 000 personnes depuis la crise de 2008. Le « record » de 695 000 inscriptions hebdomadaires enregistré pendant la récession de 1982 se trouve largement pulvérisé.
La hausse fulgurante du nombre de chômeurs américains ne fait probablement que commencer, puisque le confinement de la population va plutôt en se durcissant aux États-Unis. Le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin a même annoncé que le taux de chômage pourrait atteindre 20 % aux États-Unis, contre 3,6 % avant l’éclatement de la crise actuelle.
Le chômage va augmenter dans le monde entier du fait de la crise actuelle. Cependant, des pays comme la France ou l’Allemagne ont mis en place le « chômage partiel » qui permet d’éviter des licenciements massifs.
De tels programmes n’existent pas aux États-Unis (bien que la législation varie suivant les États), ce qui explique la forte envolée des demandes d’inscription au chômage.
USA et Coronavirus : une réponse budgétaire massive
Face à la violence de cette crise qui touche tous les pays du monde, les États-Unis ont annoncé un plan de soutien à l’économie de 2 200 milliards de dollars.
Ce plan, inédit par son montant, représente plus de 10 % du PIB du pays. Il est principalement centré sur des prêts aux petites entreprises et aux entreprises en difficulté, des aides aux chômeurs, des moyens supplémentaires pour les hôpitaux et les collectivités locales, et des aides directes aux ménages.
Ainsi, les personnes ayant des revenus annuels inférieurs à 75 000 dollars recevront 1 200 dollars. Un couple ayant des revenus annuels inférieurs à 150 000 dollars recevra 2 400 dollars, plus 500 dollars par enfant. Les sommes versées diminueront pour les ménages ayant des revenus plus élevés que ces seuils, et les versements deviendront nuls pour les personnes dont les revenus annuels sont supérieurs à 99 000 dollars (198 000 dollars pour un couple).
Il n’est cependant pas certain que ces montants suffisent à permettre un rebond rapide de l’économie une fois la crise sanitaire surmontée, et d’autres mesures pourraient être annoncées. La volonté de Donald Trump de voir l’économie américaine fonctionner normalement à Pâques semble grandement compromise.