Coronavirus : chute du PIB de 6 % au premier trimestre
Selon les prévisions de la Banque de France, le PIB français devrait se contracter de 6 % au 1er trimestre 2020, en conséquence de l’épidémie de Covid-19. Après la baisse de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre 2019 (notamment du fait de la grève dans les transports), la France va entrer en récession. En effet, une récession est caractérisée par une baisse du PIB sur deux trimestres consécutifs.
Le plongeon du PIB attendu au premier trimestre est historique. Le pays devrait connaître une crise plus violente que celle de 2008-2009, qui était déjà la plus sévère depuis 1945.
Jusqu’à présent, la chute trimestrielle la plus forte du PIB avait eu lieu au second trimestre de 1968. Le PIB avait alors chuté de 5,3 % du fait des grèves, avant de rebondir de 8 % au troisième trimestre.
Banque de France sur les répercutions économiques de l’épidémie
Selon la Banque de France, l’activité économique a été réduite de 32 % pendant les 15 jours de confinement du mois de mars. Ainsi, quinze jours de confinement entraînent une perte de PIB annuel d’environ 1,5 %. Ce chiffre est une estimation qui s’obtient en divisant la perte d’activité liée au confinement sur 15 jours (32 %) par le nombre de quinzaines dans l’année (24). Il ne tient cependant pas compte des effets cumulatifs d’un confinement prolongé, ou des effets de rattrapage possible une fois le confinement levé.
Les secteurs d’activité les plus touchés sont le secteur de la construction (-75 %) et celui du commerce, transports, hébergement, restauration (-65 %). Il y a fort à parier que si on isolait l’activité des hôtels-restaurants, la perte serait encore supérieure.
La perte d’activité pour l’industrie manufacturière (hors alimentation et raffinage) est estimée à 48 %, et les services marchands connaissent une baisse d’activité de 37 %.
À l’inverse, l’agriculture et les services non marchands (surtout les services publics) n’enregistrent des baisses d’activité « que » de 6 % et 9 % respectivement.
L’Insee prédit également une violente récession
Les prévisions de la Banque de France sont similaires à celles de l’Insee qui estime la perte d’activité liée au confinement à 35 %.
Selon l’Insee, c’est également la construction qui est le secteur le plus impacté (-89 %), les moins touchés étant également l’agriculture (- 4 %) et les services non marchands (-14 %).
Les prévisions de la Banque de France et de l’Insee indiquent toutes deux un plongeon historique du PIB au premier trimestre. Le chiffre du second trimestre pourrait être encore pire si le confinement venait à se prolonger.
Le monde entier est dans une situation comparable à la France, la plupart des pays enregistrant des baisses d’activité historiques. Cette crise mondiale pourrait rendre le rebond de l’économie française plus poussif, car le pays ne pourra pas compter sur une hausse rapide des exportations pour tirer la croissance.