Qu’est-ce que le revenu universel ?
Il n’existe pas de définition unique du revenu universel, qui est parfois appelé revenu d’existence, ou revenu de base.
Dans sa définition la plus générale, il s’agit d’une somme d’argent que l’État distribue à tous les citoyens de façon régulière, sans conditions et sans justificatif. Ainsi, toute la population sans exception reçoit le revenu universel, que les citoyens peuvent compléter par un salaire ou un des revenus du capital (intérêts de placements, dividendes, loyer perçu…).
Pour ses défenseurs, l’intérêt du revenu universel est double. Premièrement, il permet de verser un revenu à tous les citoyens, et assure donc que personne ne tombe dans le dénuement total. En effet, les aides sociales ne sont pas toujours perçues par ceux qui en ont besoin car il y a un effet stigmatisant à demander des aides, et les personnes les plus vulnérables se perdent dans la complexité administrative.
Deuxièmement, le revenu universel permet de simplifier et clarifier les aides sociales en les regroupant toutes en un revenu unique versé à toute la population.
Le revenu universel a néanmoins des détracteurs. Un tel revenu représenterait des sommes considérables qui devraient être financées par de la dette publique ou des coupes dans d’autres dépenses. Tout dépend à ce sujet du montant versé : un revenu universel faible est finançable mais ne permet pas d’éradiquer la pauvreté, mais un montant plus élevé pose la question du financement.
De plus, l’idée de verser un revenu à l’ensemble de la population est critiquée. Les plus riches n’ont en effet pas besoin de recevoir des versements de l’État, qui devrait se focaliser sur les plus pauvres. C’est pourquoi les « revenus universels » proposés ressemblent généralement plus à une extension des aides sociales, comme c’est le cas en Espagne.
Le projet de « revenu universel » espagnol
L’Espagne est, avec l’Italie, un des pays les plus touchés par le Covid-19 et a imposé un confinement strict depuis le 14 mars. Les conséquences économiques et sociales de cette crise ne sont pas encore connues avec précision, mais il est certain que le chômage comme la pauvreté vont augmenter.
C’est pourquoi le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a annoncé son intention de créer un « revenu universel » qui, dans un premier temps, ne concernerait que la population la plus dans le besoin. Ce « revenu universel » pourrait être de 440 € par mois.
L’idée du gouvernement espagnol serait de conserver cette mesure une fois la crise sanitaire terminée pour en faire un dispositif permanent. Ainsi, l’Espagne améliorerait ses aides aux plus pauvres, qui sont nettement moins généreuses qu’en France et varient fortement selon les régions.
Les modalités exactes de cette mesure, ainsi que son coût et son financement ne sont pas encore connues.