Crise du Covid-19 : détails du plan de soutien européen
Le 9 avril, les ministres des finances de l’Union Européenne (UE) se sont mis d’accord sur un montant d’environ 540 milliards d’euros pour répondre à la crise économique déclenchée par le Covid-19. Ce plan se décompose en trois volets :
– Les pays européens vont mettre en place un fonds de garantie européen de 25 milliards d’euros. Grace à ce fonds, la Banque Européenne d’investissement empruntera sur les marchés financiers jusqu’à 200 milliards d’euros. Cette somme servira à financer les entreprises, et notamment les PME.
– Un plan de 100 milliards d’euros pour financer le chômage partiel nommé SURE (« Support to mitigate unemployment risks in emergency » soit « Soutien pour atténuer les risques de chômage en urgence »). Pour financer ce plan, la Commission européenne va lever des fonds sur les marchés financiers, et prêter les sommes aux États afin de les aider à financer le chômage partiel.
– Le mécanisme européen de stabilité (MES) pourra octroyer des lignes de crédits aux États pour un montant représentant 2 % de leur PIB cumulé, soit 240 milliards d’euros.
Le mécanisme européen de stabilité financière a été créé en 2012, au cœur de la crise des dettes souveraines en zone euro. Les prêts qu’il octroie sont généralement conditionnés à la conduite de réformes. Cependant, dans le cadre de la crise actuelle, les prêts octroyés ne devraient pas être conditionnés à l’aboutissement de réformes économiques.
Une réponse européenne suffisante face à la crise du Covid-19 ?
La crise actuelle est d’une violence inédite. Le FMI prévoit en effet une contraction du PIB mondial de 3 % en 2020.
En zone euro, le PIB pourrait baisser de 7,5 % (7 % en Allemagne, 7,2 % en France, 9,1 % en Italie et 8 % en Espagne).
Les sommes déployées face à cette crise sont vertigineuses : 540 milliards d’euros au niveau de l’Union européenne, 750 milliards d’euros de rachat d’actifs par la Banque centrale européenne et un plan d’urgence de 100 milliards d’euros annoncé par Bruno Le Maire à l’échelle de la France.Pourtant, ces montants pourraient être insuffisants pour encaisser le choc de la crise.
En effet, le PIB de la zone euro représente environ 12 000 milliards d’euros, une récession de 7,5 % représenterait une perte de richesse produite de 900 milliards d’euros.
De plus, la remontée des taux sur la dette publique italienne ces derniers jours indique que les marchés financiers doutent toujours de la stabilité économique de la zone euro. L’Italie est le pays le plus vulnérable de la zone euro, car c’est à la fois le plus touché par l’épidémie, et le pays présentant les finances publiques les plus dégradées (avec la Grèce).