Covid-19 : un choc économique historique
La crise économique actuelle est d’une ampleur inédite, aussi bien en France que dans le monde. Depuis la naissance du capitalisme moderne au XIXème siècle, jamais l’économie ne s’était bloquée de façon aussi brutale et soudaine en temps de paix.
L’ampleur de la crise pourrait être comparable, voire plus brutale que la Grande récession des années 1930. Pour l’instant, la vitesse à laquelle se dégradent les indicateurs économiques est bien plus rapide que suite au krach boursier de 1929.
Par exemple, la Chine a connu une baisse de 9,8 % de son PIB entre le quatrième trimestre 2019 et le premier trimestre 2020. Il s’agit de la première contraction trimestrielle depuis l’instauration de cette statistique en 1992, et de la plus grave crise depuis que le pays s’est tourné vers le capitalisme à la fin des années 1970.
Aux États-Unis, environ 20 millions de personnes ont perdu leur emploi en quatre semaines. Il s’agit là encore d’une rapidité de dégradation jamais enregistrée du marché de l’emploi.
Le FMI prévoit pour sa part une contraction de 3 % du PIB mondial cette année, soit un choc bien supérieur à celui de la crise de 2008-2009 qui avait conduit à une baisse de 0,1 % du PIB mondiale en 2009.
Face à cette crise, les États du monde entier augmentent leurs dépenses pour financer des mesures de soutien à l’économie.
Un plan d’aide à 100 milliards d’euros en France
Le gouvernement avait déjà mis en place un plan de soutien de 45 milliards d’euros en mars pour financer notamment le chômage partiel ou les reports de charge.
Cependant, le prolongement du confinement, qui amplifie mécaniquement la crise économique, ce plan d’urgence économique a été doublé par le projet de loi de finances rectificatives du 18 avril pour atteindre 110 milliards d’euros.
Ce plan prévoir notamment l’allocation de 24 milliards d’euros pour financer le chômage partiel, des aides aux petites entreprises et aux entreprises stratégiques, la hausse des dépenses de santé, des primes pour soignants et des aides pour les ménages modestes.
Cette hausse des dépenses, couplée à une baisse des recettes fiscales, devrait faire bondir le déficit public à 9 % du PIB, et la dette publique à 115 % du PIB. À titre de comparaison, le déficit public était prévu à 2,2 % du PIB avant le déclenchement de l’épidémie, et à 3,9 % du PIB en mars.
Il ne s’agit cependant que de prévisions, qui pourraient encore être dégradées si la situation sanitaire ne permet pas une reprise normale de l’activité économique en mai.