Pour répondre aux besoins urgents des associations distribuant l’aide alimentaire (besoins logistiques et en denrées alimentaires) ainsi qu’aux besoins financiers des ménages les plus précaires – qui sont aussi les plus touchés par la crise du coronavirus -, le gouvernement a lancé le jeudi 23 avril un nouveau « plan de soutien à l’aide alimentaire ».
Le montant total du plan d’urgence s’élève à 39 millions d’euros. 25 millions d’euros sont versés aux associations et 14 millions d’euros sont versés aux foyers les plus en difficultés sur les territoires les plus touchés par le coronavirus.
14 millions d’euros alloués aux territoires les plus touchés par la pandémie
Un volet du plan alimentaire pour les plus foyers les plus précaires consiste en une aide sous forme de « chèque d’urgence alimentaire » ou de distribution de denrées alimentaires.
Le chèque d’urgence alimentaire
Les chèques d’urgence alimentaire représenteront une aide moyenne de l’ordre de 105 euros par foyer pour un mois.
Ces « chèques » vont permettre à leurs bénéficiaires d’acheter des produits dans des supermarchés. Ils seront remis aux bénéficiaires par les Centres communaux d’action sociale (CCAS), en lien avec les réseaux associatifs locaux.
Le chèque d’urgence alimentaire s’inspire du « chèque services », émis à destination des sans-domicile fixe et donnant accès dans certaines enseignes, aux produits de première nécessité.
2,9 millions de chèques d’urgence alimentaire devraient être distribués à près de 100 000 foyers.
La répartition du budget destiné à l’aide d’urgence alimentaire selon les territoires
A cet effet, 14 millions d’euros vont être versés par l’Etat par l’intermédiaire des préfectures :
- 10 millions d’euros aux territoires métropolitains les plus « en souffrance » (principalement en Ile-de- France, à Lyon et Marseille), à destination des 100 000 foyers identifiés comme les plus précaires (dont 2,6 millions € pour la seule Seine-Saint-Denis, pour venir en aide à 25 000 foyers).
- 4 millions d’euros sont concentrés sur trois collectivités d’Outre-Mer particulièrement exposés : Mayotte, Guyane et Saint-Martin. A Mayotte, l’aide prendra la forme du « chèque d’urgence alimentaire ». En Guyane et à Saint-Martin, elle prendra la forme de distribution de denrées alimentaires.
Cette aide alimentaire fait suite à une première série de mesures en faveur des personnes les plus en difficultés, à savoir :
- versement automatique des minimas sociaux,
- ouverture de 10 000 places d’hébergement et mission de chèques-services à destination de 90 000 personnes à la rue ou hébergées (dont la moitié en Ile-de-France)
- versement le 15 mai d’une aide exceptionnelle de solidarité pour les familles les plus modestes, soit 4,1 millions de foyers, pour un coût de 1 milliard d’euros. Chaque famille bénéficiaire du RSA ou de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) recevra 150 euros, plus 100 euros par enfant, et les familles touchant des aides au logement percevront également 100 euros par enfant à charge.
25 millions d’euros versés aux associations distribuant l’aide alimentaire
Une enveloppe de 25 millions d’euros va être versée par l’Etat (par l’intermédiaire territorial des préfectures) aux associations intervenant sur tout le territoire national dans la distribution de l’aide alimentaire.
L’aide alimentaire
En temps normal, plus de 5 millions de ménages reçoivent ponctuellement ou régulièrement une aide alimentaire. Le montant de l’aide est estimé à 1,5 milliard d’euros, financé à 31 % par des fonds publics, à 36 % par des fonds privés (dons…) et 33 % correspondant à la valorisation du bénévolat au sein des associations (Source : Sénat 2018).
Les principales associations distributrices sont : Les Restos du cœur, Emmaüs, le Secours populaire, la Croix-rouge française, le Secours catholique…
La loi de finances rectificative du 25 avril 2020 a relevé à 1 000 € le plafond des dons des particuliers ouvrant droit à la réduction d’impôt sur le revenu de 75 % des sommes versées aux associations venant en aide à des personnes en difficulté (dans la limite de 20 % du revenu imposable). Ce plafond est 546 € pour les sommes versées en 2019.