La France est entrée en récession
La récession est définie comme une contraction du PIB deux trimestres consécutifs. Après une baisse de 0,1 % au quatrième trimestre 2019, la France est officiellement entrée en récession avec un plongeon de 5,8 % du PIB au premier trimestre 2020.
Une telle baisse trimestrielle ne s’était jamais observée depuis la création de cette statistique à la fin des années 1940.
La plus forte baisse trimestrielle jusqu’à présente avait été enregistrée au second trimestre 1968, lorsque les grèves avaient conduit à une baisse du PIB de 5,3 %. Cependant, le PIB avait alors rebondi de 8 % le trimestre suivant. La situation actuelle est très différente car le confinement ayant débuté le 17 mars, c’est surtout l’activité économique des mois d’avril et mai qui devrait être impactée.
Les chiffres du second trimestre 2020 risquent d’être encore plus mauvais que ceux du premier.
Parmi les composantes du PIB, c’est l’investissement (ou formation brute de capital fixe) qui a connu la plus forte baisse au premier trimestre, avec un plongeon de 11,8 %.
Les dépenses de consommation des ménages se sont contractées de 6,1 %, et les dépenses de consommation des administrations publiques de 2,4 %.
Le déficit commercial s’est légèrement détérioré, avec une baisse des exportations (-6,5 %) supérieure à celle des importations (-5,9 %).
Par branches d’activité, c’est la construction qui a enregistré la plus forte baisse (-12,6 %), et les services non-marchands la plus faible contraction (-2,1 %).
Une crise économique d’ampleur similaire dans les autres pays
Au premier trimestre, l’Espagne a également connu une contraction historique de son PIB, avec un plongeon de 5,2 %.
En Chine, le PIB avait chuté de 9,8 % par rapport au quatrième trimestre 2019, mettant fin à trois décennies de croissance ininterrompue. Cette baisse plus brutale en Chine s’explique par une instauration plus précoce du confinement. Cependant, comme la Chine est sorti plus tôt de la crise, les chiffres du second trimestre devraient être relativement meilleurs que dans les autres pays.
Les États-Unis, la situation est inversée, puisque ce pays n’a commencé à se confiner que progressivement à la fin mars. La baisse du PIB au premier trimestre y est donc plus faible que dans d’autres pays, de -4,8 % en rythme annualisé (-1,2 % par rapport au trimestre précédent). La baisse au second trimestre risque cependant d’être particulièrement violente, puisque c’est ce trimestre qui sera impacté par le confinement.
Aux États-Unis, la variation trimestrielle du PIB est publiée en rythme annualisé, c’est-à-dire qu’elle représente la variation annuelle du PIB si les quatre trimestres de l’année avaient enregistré l’activité économique du trimestre considéré.
Pour obtenir un chiffre comparable entre les États-Unis et la France, il faut soit diviser par quatre le chiffre trimestriel américain, soit multiplier par quatre le chiffre français.