Déconfinement et reprise timide de l’activité économique
Selon les données de l’INSEE, l’activité économique a repris en France depuis la fin du confinement, le 11 mai. Au 27 mai, la baisse d’activité consécutive à la pandémie de Covid-19 est ainsi estimée à 21 % par rapport à un niveau d’activité normal, contre 33 % lors du précédent point de conjoncture, publié le 7 mai. Cette reprise économique concerne l’ensemble des secteurs dont l’activité est autorisée, mais demeure encore très progressive. L’INSEE estime, ainsi, que l’activité économique sera inférieure de 14 % en juin 2020 par rapport à un niveau d’activité normal.
Vers une récession sans précédent en 2020
L’annonce de cette reprise timide de l’activité économique ne doit pas, toutefois, masquer l’ampleur de la récession à laquelle la France sera confrontée au cours de l’année 2020. En effet, le retour à un niveau d’activité considéré comme « normal » n’est pas attendu avant plusieurs mois en raison de facteurs touchant l’offre, comme les restrictions pesant encore sur certains secteurs ou la nécessaire adaptation à de nouveaux protocoles sanitaires, et la demande, à l’instar de la chute de la demande mondiale et de biens durables dans un contexte de forte incertitude.
Dans ce contexte, et malgré les limites inhérentes à une telle projection, l’INSEE estime que le PIB français pourrait diminuer d’environ 20 % au cours du deuxième trimestre 2020. Cette estimation, si elle est confirmée dans les faits, constituerait, de loin, la récession la plus sévère enregistrée depuis 1948, date de la création des comptes nationaux :
En rythme annuel, l’estimation de l’INSEE table sur une baisse du PIB de l’ordre de 8 % pour l’année 2020. Obtenue à partir d’un scenario particulièrement optimiste d’un retour à un niveau d’activité « normal » dès le 1er juillet 2020, cette estimation, en ligne avec la prévision de croissance annoncée par le Gouvernement pourrait rapidement être caduque.
Depuis la fin du confinement, une reprise de la consommation différenciée selon les secteurs
A l’instar de l’activité économique, la consommation a rebondi au cours de la première semaine de déconfinement : elle se situe désormais à – 6 % par rapport à son niveau d’avant crise, contre – 32 % au début du mois de mai. Ce rebond d’environ 26 points de pourcentage s’explique par la réouverture de certains commerces et le retour à des habitudes de consommation. A ce stade, il est cependant difficile d’évaluer si ce rebond constitue une reprise durable de la consommation, ou simplement un sursaut ponctuel lié à la réalisation d’achats reportés au cours du confinement.
Cette reprise de la consommation révèle toutefois des situations contrastées d’un secteur à l’autre. Ainsi, la consommation de certains biens industriels, comme les équipements électriques ou électroniques, a été supérieure à celle d’une situation « normale » au cours de cette période. Au contraire, pour les activités encore soumises à des restrictions fortes, la consommation est extrêmement réduite. Ainsi, la consommation en hôtellerie et restauration est inférieure de près de 67 % à une situation normale.