Covid-19 : mesures du plan de relance européen
Baptisé « Next Generation EU », le plan de relance européen annoncé mercredi 27 mai par Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission Européenne, s’élève à 750 milliards d’euros sur 3 ans. Dans son esprit, il est proche de la proposition franco-allemande présentée le 18 mai par E. Macron et A. Merkel. Ces 750 milliards se partagent en deux composantes : 500 milliards d’euros de subventions et 250 milliards de prêts. La part belle faite aux subventions témoigne de la volonté de la Commission Européenne de renforcer la solidarité en organisant des transferts entre pays de l’Union. Selon les premières estimations, l’Italie et l’Espagne devraient être les grandes bénéficiaires de cette solidarité en recevant respectivement 82 et 77 milliards d’euros.
Le plan de relance européen vise, principalement, à faciliter les plans nationaux de reprise économique et à accompagner les investissements en faveur des transitions écologique et numérique en Europe.
Il comprend également un volet destiné à renforcer les systèmes sanitaires au sein de l’Union Européenne (UE).
L’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’activité économique au sein de l’Union Européenne
La pandémie de Covid-19 provoque une récession mondiale d’une ampleur considérable. Elle touche non seulement la quasi-totalité des pays du globe, mais également la plupart des secteurs économiques. L’Union Européenne n’y échappe pas.
Sur la base d’informations disponibles au début du mois de mai 2020, la Commission Européenne prévoit pour l’année 2020 une baisse du PIB de l’ordre de 7 % en moyenne pour l’ensemble des 27 pays membres de l’UE.
Cette moyenne cache des réalités diverses : là où la Pologne verrait son PIB diminuer de 4,3 %, la Grèce subirait une chute de son activité de près de 10 %. Cette récession justifie le recours à des plans de relance afin d’en atténuer l’ampleur.
Financement du plan de relance : vers une dette commune européenne
La véritable nouveauté de ce plan de relance européen est qu’il envisage une modalité nouvelle de financement. La Commission emprunterait, au nom de l’UE, 750 milliards d’euros sur les marchés financiers.
Autrement dit, ce projet, s’il est adopté, marquerait un pas vers un plus grand fédéralisme au sein de l’Union avec la naissance d’une véritable dette commune européenne.
Cette solution présente l’avantage de relancer l’économie sans peser directement sur les budgets nationaux, déjà fortement affectés par la crise économique. De plus, un emprunt contracté par la Commission elle-même peut se faire à un taux d’intérêt faible et n’est donc que peu coûteux. Il permet ainsi de niveler le spread entre les pays de l’UE.
Quel calendrier pour ce plan de relance européen ?
Ce projet de plan de relance doit maintenant obtenir l’approbation des 27 pays membres de l’UE pour être définitivement adopté. Des négociations doivent s’engager afin de délimiter le contour exact du plan et surtout de convaincre l’ensemble des pays de l’UE, dont les 4 « frugaux », comme sont surnommés les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède.
En faveur d’une Europe peu dispendieuse, ces pays sont opposés au principe de mutualisation de la dette en Europe et privilégient les prêts aux subventions comme mesures d’aide à la reprise.
Si ce plan de relance est adopté autour de l’été, il pourrait être mis en œuvre à partir du 1er janvier 2021.