Un important écart de niveau de vie entre les régions
Le niveau de vie est le plus élevé en Île de France et Auvergne-Rhône-Alpes. Le niveau de vie annuel médian (qui sépare la population en deux, 50 % gagnant plus et 50 % gagnant moins) pour ces deux régions est en effet respectivement de 23 230 et 21 840 euros.
Cela s’explique notamment par la proportion relativement élevée de cadres et la concentration plus grande de hauts revenus dans ces deux régions. La majorité des autres régions de France métropolitaine dispose d’un niveau de vie annuel médian proche de la moyenne nationale, à savoir 21 030 euros.
Parmi les régions les plus pauvres, c’est-à-dire disposant d’un niveau de vie annuel médian inférieur à 20 000 euros par an, on compte la Corse, les Hauts-de-France, la Martinique et La Réunion, c’est-à-dire des territoires avec un important taux de chômage et une faible proportion de cadres par rapport à la moyenne nationale.
L’INSEE calcule le niveau de vie comme le revenu disponible d’un ménage pondéré par la composition du foyer, désignée sous l’expression « nombre d’unités de consommation ».
Calculez votre niveau de vie
Le niveau de vie annuel médian est ainsi 1,45 fois plus important en Ile de France que dans les deux départements d’Outre-mer étudiés, la Réunion et la Martinique. Cela témoigne de fortes disparités de niveau de vie entre ces territoires.
A titre de comparaison, l’Ile de France a un niveau de vie seulement 1,10 fois plus important que le reste de la France métropolitaine.
Les territoires les plus urbanisés sont les plus exposés aux inégalités
Au sein de chaque région, l’étude met en évidence une relation positive entre les inégalités de niveau de vie et la densité de population.
Le rapport interdécile, mesurant l’écart entre les 10 % ayant le niveau de vie le plus élevé et les 10 % ayant le niveau de vie le plus faible, est ainsi le plus élevé dans les deux régions les plus urbanisées, en Ile de France et en Provence Alpes Côte d’Azur.
En Ile de France, les 10 % les plus riches ont un niveau de vie 4,4 fois supérieur aux 10 % les plus pauvres. Paradoxalement, le rapport interdécile est également élevé pour la Martinique et la Réunion.
Un rapport interdécile permet de mettre en évidence les disparités au sein d’une distribution, par exemple de revenus ou de patrimoine. La distribution est ainsi divisée en 9 déciles, regroupant chacun un dixième de la population.
Le rapport interdécile, D9/D1, compare le niveau de vie médian des 10 % de la population les mieux lotis aux 10 % de la population les moins favorisés. Plus il est élevé, plus le territoire connaît des inégalités fortes.
En comparaison, les écarts de niveaux de vie sont moindres dans les départements faiblement urbanisés où le niveau de vie est proche de la médiane nationale. Par exemple, le rapport interdécile atteint 3,5 dans le Grand-Est, soit un niveau égal à la moyenne nationale.
Ces inégalités peuvent notamment s’expliquer par une plus grande présence des ménages faisant partie des très hauts revenus dans les territoires densément peuplés.
Ainsi, plus de la moitié des très hauts revenus (qui appartiennent au 1 % des ménages les plus aisés) vivent en Ile de France ou en Auvergne-Rhône-Alpes.
Les régions les moins riches concentrent les revenus de transferts
La faible différence de niveau de vie entre l’Ile de France et le reste du pays masque une différence significative, en proportion, des revenus du travail (traitements et salaires) perçus. En effet, une part significative du niveau de vie médian en Ile de France est la résultante de revenus du travail, ce qui n’est pas le cas du reste du pays.
Les revenus de transferts sont des revenus financés par l’impôt, permettant aux moins riches de bénéficier de prestations ayant été financés par les plus riches (prestations de la sécurité sociale, allocations-chômage, pensions de retraites etc…).
Cependant, cette grande divergence est aplanie par les politiques redistributives. Ainsi, les revenus de transferts ont une importance significative dans le niveau de vie médian du reste du pays, et une importance plus faible en Ile de France.
Les revenus de transferts, sont faiblement financés par les moins aisés mais ce sont ceux qui en bénéficient le plus. Ils assurent ainsi la redistribution des richesses par la progressivité de leur financement et leur octroi aux plus défavorisés. Ainsi, une telle différence de l’importance des revenus de transferts traduit un taux de chômage important, une population vieillissante, et un taux de pauvreté élevé. En conséquence, l’importance des revenus de transferts traduit la volonté des pouvoirs publics de compenser les phénomènes tendant à affaiblir le niveau de vie de certains territoires.
Ces chiffres démontrent que les revenus de transferts atténuent les disparités de niveaux de vie entre les territoires.