Les statistiques de collecte du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire publiés le 21 juillet par la Caisse des Dépôts confirment la très forte croissance de l’épargne en France durant la période du confinement.
Le Livret A reste rémunéré à 0,5 % au 1er août 2020
Fixé à 0,50 % depuis février 2020, le taux de taux de rendement du Livret A, qui peut être modifié deux fois par an, reste inchangé au 1er aout 2020. La nouvelle formule de calcul du livret A justifie que le taux ne soit pas relevé. Le gouverneur de la Banque de France a recommandé au ministre des Finances de laisser le Livret A à 0,5 %.
Rappelons que la rémunération du Livret A entraîne dans son sillage celle du LDDS, du LEP et du Livret Jeunes, et que ces produits réglementés sont les seuls à ne supporter ni impôt, ni prélèvements sociaux.
Forte collecte du Livret A et du LDDS en juin
En juin, la collecte nette des deux Livrets d’épargne (Livret A et LDDS) a atteint un niveau record pour un mois de juin – par tradition, un des mois les plus faibles de l’année en termes de collecte – avec 3,69 milliards d’euros, contre 0,63 milliard pour la même période de 2019.
Le Livret A seul affiche une collecte nette de 2,96 M€.
Sur les six premiers mois, la collecte cumulée du Livret A est de 20,41 M€, soit le double par rapport à juin 2019 (11,57 M€).
Le Livret de développement durable et solidaire affiche lui une collecte nette en juin de 0,73 M€ (0,12 M€ en juin 2019) et une collecte nette cumulée des six premiers mois 2020 de 5,72 M€, soit également un quasi doublement de sa collecte par rapport à la collecte cumulée fin juin 2019 (2,80 M€).
Décélération de la collecte du Livret A par rapport aux mois de confinement
Les Français ont toutefois moins déposé sur leur Livrets en Juin que durant les trois précédents mois, marqués par le confinement.
Les mois de mars, avril et mai ont enregistré de véritables « pics d’épargne », notamment au mois d’avril..:
Les hommes ont plus épargné que les femmes durant le confinement
Selon une étude publiée le 2 juillet, les hommes (58 % d’entre eux) auraient davantage épargné en épargne réglementée et sur leur compte courant ou investi en bourse et en assurance-vie que les femmes durant les trois mois de confinement. Toutefois, 76 % (hommes et femmes confondus) ne sauraient pas, selon cette étude, comment dépenser leur épargne.
Trop d’épargne ?
La fin du confinement a semble-t-il conduit les épargnants à ralentir leurs dépôts d’épargne, le pic ayant été atteint en avril. La question est de savoir si l’on va observer un retour à la normale, c’est-à-dire des collectes conformes aux moyennes mensuelles ou si les Français vont maintenir une épargne de précaution élevée.
Deux facteurs incitent au gonflement de l’épargne de précaution :
- le premier est la crainte de la poursuite de la pandémie de Covid à laquelle pourrait s’associer des crises économiques et sociales,
- le second est le vieillissement de la population française qui incite les Français à développer leur épargne, notamment en vue de (ou pour) leur retraite.
Cette envolée de l’épargne réglementée se poursuit alors que les dépôts à vue continuent leur forte progression pour atteindre 1 317 milliards d’euros (mai 2020), contre 1 017 M€ fin 2018, soit + 300 M€ en 17 mois !