La généralisation du port du masque comme substitut aux mesures de confinement
Désormais recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le port du masque se généralise dans de nombreux pays.
En France, par exemple, l’obligation du port du masque est entrée en vigueur le 20 juillet dans les lieux publics clos et le 1er septembre en entreprises et pour les enfants de plus de 11 ans.
Il est également imposé en extérieur, selon des modalités diverses, dans désormais plus d’un tiers des communes françaises. La France ne constitue pas une exception à l’échelle internationale : ce sont, au total, plus de 50 pays qui invitent leurs citoyens à se masquer en public.
Destinée à freiner la propagation du Covid-19, cette généralisation du port du masque constitue un substitut à un retour de mesures sanitaires particulièrement restrictives, comme les interdictions de circulation ou confinements de populations. Ces dernières ont contribué à amplifier l’impact négatif de la pandémie sur l’activité économique : les premières estimations disponibles font, en effet, état d’une récession d’une ampleur sans précédent à l’échelle planétaire.
Le port du masque, s’il parvient à éviter le retour à des mesures de confinement, pourrait ainsi s’avérer précieux pour les économies du globe.
La valeur économique d’un masque
Une étude de la banque d’investissement Goldman Sachs a cherché à évaluer quantitativement l’impact d’un plus large recours aux masques aux Etats-Unis. Selon cette étude, fondée sur les pratiques à l’œuvre dans différentes régions du monde, l’obligation de port du masque étendue à l’ensemble du territoire américain aurait des effets bénéfiques. Elle permettrait en effet d’augmenter de 15 points de pourcentage la part de la population américaine se couvrant la bouche et le nez. Les analystes de Goldman Sachs estiment que ce plus large recours au port du masque réduirait de près d’un point de pourcentage le taux de croissance journalier de nouveaux cas positifs au Covid-19. Selon la banque d’investissement, cela permettrait aux Etats-Unis d’éviter de mettre en place de nouvelles mesures restrictives, particulièrement coûteuses pour l’économie. L’extension du port du masque pourrait ainsi faire économiser à l’économie américaine près de 5 % du PIB.
Reprenant à son compte l’étude de Goldman Sachs, l’hebdomadaire britannique, The Economist, a alors calculé qu’un Américain portant un masque pendant une journée contribue à éviter une baisse du PIB équivalant à 56,14 dollars, soit environ 47 euros. Une somme sans commune mesure avec le coût d’un masque, de quelques centimes seulement !
Le gain économique potentiel associé à une généralisation du port du masque pourrait inciter les pays à en faciliter grandement l’accès et à ne plus se contenter de punir les contrevenants par des amendes, comme c’est actuellement le cas dans la plupart d’entre eux. Les résultats de cette étude suggèrent, en effet, que les gouvernements auraient intérêt à mettre en place des systèmes plus incitatifs afin de réduire l’impact récessif de la pandémie de Covid-19.
D’un point de vue strictement économique, étant donné les larges bienfaits qu’il peut procurer d’après cette étude, rémunérer les citoyens en échange du port du masque ne paraîtrait pas si aberrant.