Cette quatrième édition du baromètre de l’épargne de l’AMF, réalisée en septembre 2020, confirme la frilosité des Français face aux risques des placements en actions.
« La moitié des Français écarte tout risque (50 % en 2020 contre 54 % en 2019). Ce sont en particulier 58 % des plus de 55 ans, contre 36 % des moins de 35 ans ».
Et pour un placement réalisé sur 10 années, plus de la moitié des personnes sondées acceptent de consacrer seulement 10 % de la somme disponible dans un investissement risqué.
Placements financiers : toujours trop de crédulité !
L’étude pointe également le manque de repère des épargnants, tant sur des notions de base (seuls 3 Français sur 10 connaissent le taux du Livret A, qui a été abaissé en février 2020 à 0,50 %) que sur le sujet très préoccupant du risque et de la garantie en capital : 27 % des répondants considèrent qu’un taux de rendement minimal satisfaisant se situe actuellement entre 3 et 4 % par an, et 54 % d’entre eux pourraient faire confiance à un investissement affichant à la fois un taux de rémunération nettement supérieur aux autres placements et une garantie du capital, « alors même que la promesse d’un tel placement est irréaliste ».
Les jeunes plus enclins à investir
Si les investissements en actions intéressent toujours en moyenne 3 Français sur 10, les plus jeunes (25-34 ans) y trouvent un intérêt plus fort : 43 % contre 24 % chez les 45 ans et plus, ainsi que ceux dont le patrimoine financier est supérieur à 30 000 €.
Par ailleurs, un quart des Français déclarent avoir confiance dans les placements en actions, contre 21 % en 2019. « Plus de la moitié des Français (56 %) n’a toujours pas confiance, mais cette méfiance est en recul (-8 points par rapport à 2019) » explique l’étude.
Enfin, la notion d’épargne de long terme reste fortement limitée, puisque seulement 9 % du panel accepterait d’envisager une durée supérieure à plus de 10 ans.
Toutefois, l’opinion du grand public envers les actions est moins négative en 2020. Si les placements sur les marchés financiers, dans l’esprit d’une grande majorité de Français (68 %), sont réservés aux personnes averties, ils sont moins nombreux à penser qu’ils sont trop risqués (63 %, 68 % en 2019) ou qu’ils sont réservés aux personnes qui ont beaucoup d’argent (52 % contre 57 %).
Focus sur les investisseurs
Ce baromètre 2020 fait également un focus sur les investisseurs, c’est-à-dire ceux qui détiennent des supports investis sur les produits financiers, soit 15 à 20 % des Français. Très logiquement, leur revenu moyen est bien supérieur (4 400 €) à celui de la moyenne, et ils disposent d’un patrimoine financier confortable (210 000 € contre 44 000 € pour les Français). Dans cette catégorie, lors de la crise sanitaire, ils ont été plus d’1 sur 3 à avoir investi, soit en réinvestissant sur des instruments déjà détenus (24 %), soit sur de nouveaux instruments (13 %), et notamment sur les actions (76 % d’entre eux).
L’épargne des ménages pendant la crise du Covid-19
Toujours selon le baromètre, la proportion de Français ayant épargné dans les 12 derniers mois est restée stable à 74 %, mais ils sont moins nombreux à avoir touché à leur épargne (46 %, contre 52 % en 2019). En outre, 16 % des Français disent avoir épargné des montants plus importants que d’habitude pendant le confinement. Mais cette épargne a été majoritairement investie dans des placements sans risque, et notamment sur le Livret A, qui a enregistré une collecte record.
La crise sanitaire a renforcé les craintes des Français concernant les dépenses imprévues. 28 % d’entre eux déclarent que cela les incite désormais à prendre moins de risque qu’avant. Et ils ne sont que 26 % à estimer qu’elle les incite à diversifier davantage leur épargne avec des placements financiers.
(*) 1 206 Français de 18 ans et plus ont été sondés à la fin septembre 2020.