Forte augmentation du nombre d’allocataires du RSA
Selon une étude de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (Drees) parue le 23 décembre 2020, le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) est en forte augmentation en France. Fin octobre, ce nombre atteint, en effet, 2,1 millions, ce qui constitue une augmentation de près de 8 % par rapport à la fin de l’année 2019. Cette évolution rapide contraste avec la quasi-stagnation du nombre d’allocataires du RSA entre janvier 2017 et le début de l’année 2020.
Le montant mensuel du RSA est actuellement de 564 euros pour une personne seule, de 847 euros pour un couple et de 1 186 euros pour un couple avec deux enfants.
Plus précisément, le nombre d’allocataires du RSA a commencé à augmenter en mars à l’occasion du premier confinement. Alors que l’on comptait fin février 1,93 million de personnes inscrites au RSA, ce nombre atteignait 1,99 million à la fin du premier confinement. Le nombre d’allocataires a, ensuite, continué à progresser à mesure que la France s’enfonçait dans une profonde récession.
Cette forte augmentation du nombre d’allocataires du RSA s’explique notamment par les faibles perspectives offertes par l’économie française au cours de l’année 2020. En effet, on estime que 25 % des personnes inscrites au RSA parviennent, généralement, à en sortir au cours d’une année. La récession actuelle, ainsi que les mesures de confinement, ont limité, de fait, les possibilités de sortie du champ du RSA, alors même qu’elles ont provoqué l’entrée de nouveaux allocataires.
Minima sociaux : quelles perspectives pour 2021 ?
Les données publiées par la Drees s’arrêtent au mois d’octobre 2020. Elles ne rendent, ainsi, pas compte de l’effet du second confinement qu’a connu la France entre le 30 octobre et le 15 décembre. Il y a, dans ce contexte, fort à parier que le nombre d’allocataires du RSA continuera à augmenter en cette fin d’année 2020 et au cours de l’année prochaine, malgré le rétablissement attendu d’une croissance économique positive.
Outre l’effet de ce second confinement et de la récession actuelle, certains experts craignent que la fin de certains dispositifs d’aide, comme le chômage partiel, et que l’augmentation des défaillances d’entreprises et des licenciements provoquent, à terme, une nouvelle augmentation du nombre de bénéficiaires de minima sociaux et, in fine, une aggravation de la pauvreté en France. La Drees a d’ailleurs annoncé qu’elle allait publier mensuellement un tableau de suivi des prestations de solidarité afin de suivre au plus près ces évolutions.