La crise de 2020, une crise boursière atypique
L’année boursière est atypique pour plusieurs raisons :
La crise de 2020 est exceptionnelle du fait de son origine. En effet, une pandémie a mis à l’arrêt une grande partie de l’offre productive et de la demande mondiale du fait notamment des restrictions de déplacement.
Cette crise est également particulière dans la mesure où son intensité est demeurée globalement contenue avec un fléchissement de – 7,14 % sur un an et de – 9,16 % depuis le plus haut atteint le 19 février 2020 (contre – 42,68 % en 2008).
La crise a été en outre synonyme de volatilité extrême. En restant schématique, quatre périodes se sont succédé pour l’indice de la Bourse de Paris :
- la très forte baisse du 18 février 2020 au 18 mars 2020 (- 37,2 %)
- la remontée du 18 mars au 5 juin 2020 (+ 38,4 %)
- la baisse tendancielle du 5 juin au 30 octobre 2020 (- 11,6 %)
- enfin la hausse significative de fin d’année (+ 30,1 %). Cette dernière période a été très animée du fait de l’annonce des vaccins anti Covid et de leur efficacité.
Une crise boursière parmi d’autres
La crise de 2020 n’a pas été unique dans l’histoire boursière et notamment celle du CAC 40.
Depuis sa création, le 31 décembre 1987, le CAC 40 a connu 12 années baissières avec des pertes parfois minimes mais d’autres dépassant les 15 % :
– 1990 : – 24 %,
– 1994 : – 17,5 %,
– 2001 : – 22 %,
– 2002 : – 33,75 %,
– 2008 : – 42,68 %,
– 2011 : – 17 %.
Compte tenu de l’ampleur de certains fléchissements, le respect d’un horizon de placement particulièrement long s’avère indispensable. Les épargnants ayant investi fin 2007 au niveau CAC 40 de 5 614,08 n’ont toujours pas récupéré leur investissement au 31 décembre 2020 (5541,41 points), mais entre-temps, ils ont encaissé des dividendes !
2020, une crise fortement sectorielle
2020, à la différence d’autres mouvements baissiers globaux, a été une crise sectorielle. Premier secteur baissier, les parapétrolières à l’instar de Total (- 28,3 %).
Deuxième secteur, celui de l’aéronautique avec – 31,2 % pour Airbus (3e baisse des valeurs du CAC 40).
Citons également les valeurs bancaires avec – 45,2 % pour Société Générale, – 20,2 % pour Crédit Agricole ou encore – 18,4 % pour BNP Paribas (secteur impacté par les restrictions de versement de dividendes imposées par la BCE, par l’absence prévisible de hausse des taux et par les risques de défaillances).
A l’inverse, la France a confirmé sa place de choix dans l’industrie du luxe (secteur exportateur) : Hermès : + 32 %, LVMH : + 23,4 %, L’Oréal : + 17,7 %. Des différences ont toutefois existé au sein de ce secteur avec seulement + 1,5 % pour Kering.
Pourquoi une crise si limitée dans son intensité ?
Les banques centrales du monde entier ont racheté massivement des obligations redonnant de la sorte aux États, au système bancaire et plus largement au secteur économique la possibilité de financer les nouvelles dettes nées notamment de la crise Covid.
Cette intensité modérée de la crise est d’autant plus surprenante que d’autres facteurs négatifs préexistaient à la crise sanitaire. Sans être limitatif citons : le Brexit, des Price Earning Ratio (PER) déjà élevés, la situation aux États-Unis. Chacun de ces facteurs à lui seul aurait pu expliquer une baisse du CAC 40. Mais l’abondance de liquidités apportées par la BCE a permis de mettre sous le boisseau l’ensemble de ces craintes.
Le yo-yo des performances boursières
Selon les places financières et la composition des indices, les marchés boursiers ont évolué de façon très variable, comme le révèlent ces performances.
Notons que l’indice CAC 40, comme d’autres indices européens, à la différence des indices américains est composé de moins d’entreprises technologiques très performantes en cette année 2020 comme l’illustre la forte hausse du Nasdaq, indice américain spécialisé dans les entreprises de technologie, d’internet et de telecoms.