Crédit : près de 90 % des ménages jugent leurs charges de remboursement supportables

la finance pour tous

Dans le contexte de la crise sanitaire, les intentions de souscriptions se sont dégradées au 1er semestre 2020, notamment sur le crédit à la consommation. Mais le sentiment des ménages sur leur situation budgétaire s’avère globalement positif.

Le taux de détention de crédits par les ménages (immobilier et à la consommation) s’établit à 46,5 %, en régression par rapport à 2019 (47,4 %).

L’Association Française des Sociétés Financières (ASF) et la Fédération Bancaire Française (FBF), tous deux partenaires de La finance pour tous, ont publié le 9 février 2021 la 33ème édition de l’Observatoire des Crédits aux Ménages.

En pleine période de crise sanitaire (l’enquête a été conduite en novembre 2020 par voie postale auprès d’un échantillon de 13000 ménages. 9842 ont répondu), cette enquête sur le crédit et les ménages présente trois évolutions intéressantes :

  • un recul de la détention de crédit en 2020, mais plus pour le crédit à la consommation que pour le crédit immobilier,
  • des intentions globales de souscription en baisse pour 2021,
  • un allègement des charges de remboursement ressenti par les ménages, pour la seconde année consécutive.

Un recul contrasté de la détention de crédit en 2020

En 2020, le taux de détention des crédits par les ménages est en net recul à 46,5 %, malgré des taux de crédit très avantageux. Si la baisse est entamée dès 2019 (47,4 %), la crise sanitaire et économique de 2020 a amplifié cette baisse du taux de détention, selon l’Observatoire et « les incertitudes économiques et sociales nées de la crise sanitaires affectent maintenant la réalisation des projets engageant les ménages sur le moyen ou le long terme », conclut l’Observatoire.

Toutefois, le crédit à la consommation et le crédit immobilier ne suivent pas la même évolution.
La baisse de 2020 est due à la poursuite du recul du taux de détention des crédits à la consommation (24,9 % en 2020, contre 27,2 % en 2017). Ce recul tient à la baisse de l’usage des cartes et plus généralement au recul des crédits contractés directement sur le lieu de vente. « L’affaiblissement du taux de détention des crédits obtenus directement auprès du vendeur a ainsi accompagné la fermeture des magasins et de nombreux commerces durant le 1er confinement », explique l’étude.
En revanche, 2020 confirme le renforcement des crédits à la consommation utilisés pour le financement de projets d’équipement (auto, moto, amélioration du logement,) et distribués par les établissements financiers.

Du côté du crédit immobilier, 2020 enregistre en revanche un taux de détention qui reste sur les niveaux les plus élevés depuis les années 2000, soit 31,4 %. La crise sanitaire n’aurait donc pas freiné les souscriptions de crédit immobilier, comme on avait pu le penser au début du premier confinement. La part des ménages accédant à la propriété de leur résidence principale est d’ailleurs aussi en progression avec un taux de 24,2 %, soit le plus haut niveau depuis 20 ans.

Crédit : un allégement des charges de remboursement ressenti à nouveau en 2020

Est-ce l’effet d’un recul de la détention de crédit et des intentions de souscription à la baisse ? En tout cas, l’Observatoire consacre une part importante de son rapport à une analyse qualitative portant sur le « ressenti » des ménages concluant à une « amélioration » de leur charge de remboursement et de leur situation financière et budgétaire.

S’agissant de leur situation financière et budgétaire, 15,5 % des ménages considèrent qu’elle s’est améliorée (14,8 % en 2019) et 51,9 % qu’elle s’est « stabilisée » (50,7 % en 2019). En revanche, 6 % considèrent qu’elle s’est nettement dégradée. Cette évolution favorable, qui s’observe également chez les ménages qui ne sont pas endettés, ramène à la situation du milieu des années 2000.

Cette amélioration ressentie sur la situation financière et budgétaire a un impact sur la façon dont les ménages ressentent aussi leurs charges de remboursement : selon la  majorité d’entre eux (87,7 %), cette charge a continué de s’alléger, puisqu’ils sont 56,5 % à la considérer comme « supportable » en 2020, contre 50,7 % en 2019 et 47,2 % en 2018. 11,3 % en revanche juge cette charge de remboursement trop élevée.

Pour 2021, des intentions de souscription de crédit en baisse

Selon le rapport, les intentions de souscription de crédits pour 2021 sont cependant orientées à la baisse. Les incertitudes nées de la crise du Covid 19 et de ses conséquences économiques et sociales pèsent sur les intentions des ménages à souscrire de nouveaux crédits les prochains mois.

Ce recul touche surtout le crédit immobilier : 4,4 % des ménages avaient l’intention en novembre 2020 de souscrire un crédit immobilier. On assisterait donc dans les prochains mois à une dégradation sensible du nombre de souscriptions de prêts immobilier, alors que les taux sont pourtant particulièrement favorables.

Les intentions de souscription de crédits à la consommation baissent encore par rapport aux années précédentes : 3,7 % des ménages avaient l’intention en novembre 2020 de souscrire un crédit à la consommation (contre 3,8 % en 2019). Cette dégradation place le crédit à la consommation nettement en dessous de ses scores moyens des années 2000, même si elle ne touche pas de la même façon toutes les catégories du crédit à la consommation.