Évolution récente des cours du pétrole
Le cours du baril de pétrole a fortement progressé depuis le début de l’année 2021. Il est, en effet, passé de 50 à 68 dollars, soit une augmentation de près de 35 %. Le cours de l’or noir est, certes, encore loin de son record historique – le baril s’échangeait en moyenne à 109 dollars au cours de l’année 2013 –, mais une telle hausse contraste fortement avec l’évolution du cours du baril en 2020.
Lors de l’irruption de la pandémie de Covid-19, le cours du baril de pétrole avait, en effet, connu un recul drastique : alors qu’il était de 67,8 dollars fin 2019, il n’atteignait plus que 15 dollars au début du mois d’avril 2020 ! En cause : l’arrêt d’une partie des principales économies mondiales et la chute du trafic aérien. Le pétrole américain (WTI) avait même vu son prix devenir temporairement négatif, du fait de la quasi saturation des capacités de stockage.
Reprise économique en Chine, l’OPEP et les tensions géopolitiques
La première explication à cette hausse des cours du pétrole tient à la forte reprise économique en Chine. Selon des statistiques officielles, la production industrielle y a, en effet, progressé de près de 35 % en janvier-février, par rapport à la même période l’an dernier. Cette reprise tire la demande de pétrole, et donc son prix, vers le haut. A ce titre, la reprise économique globale anticipée pour l’année 2021 par la Banque mondiale, ainsi que les différents plans de relance, notamment américain doté d’un montant global de près de 1,9 milliard de dollars, devraient se traduire par de nouvelles hausses des cours du pétrole dans les mois à venir.
La hausse des cours du pétrole tient également à la décision prise début mars par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la Russie de maintenir la politique stricte de quotas mise en place il y a tout juste un an. En limitant volontairement l’offre de pétrole, cette politique des quotas exerce mécaniquement une pression à la hausse du prix de l’or noir.
Enfin, la tension sur les cours du pétrole s’est accentuée avec l’attaque par les Houthis du Yémen, le 7 mars dernier, d’installations de la compagnie pétrolière Aramco, situées à Ras Tanura, l’un des principaux terminaux d’exportation du pétrole de l’Arabie Saoudite.