Angela Merkel et les « paniers percés » de l’Europe
« Genug geulkt ! » se serait écriée Angela Merkel devant les représentants des principaux partis politiques allemands dans une réunion le soir du mercredi 31 mars. La chancelière souhaitait ainsi marquer son opposition à de nouvelles largesses en matière de gestion des deniers publics réclamées par la plupart des pays européens, dont les déficits et les dettes publics croissent sous l’effet de la pandémie de Covid-19. Dans le collimateur d’A. Merkel, ceux qu’elle nomme en privé les « paniers percés » de l’Europe : la Grèce (dont la dette atteint 199 % du PIB), l’Italie (154 %), le Portugal (131 %), Chypre (120 %) et … la France (117 %) !
Certes, les conditions de financement des États sont facilitées par la politique monétaire accommodante menée par la Banque centrale européenne (BCE) et le Pacte de stabilité et de croissance a été suspendu pour deux années.
Pourtant, A. Merkel a demandé à la classe politique allemande dans son ensemble d’ouvrir la voie au processus permettant à l’Allemagne de sortir de l’Union Européenne (UE), le « Deutschit », dans la langue de Goethe, en des termes peu recommandables : « Keine Panik, es ist Aprilscherz » !
Sortie de l’union européenne : d’autres pays pourraient suivre
Ce processus, pouvant déboucher à un horizon de plusieurs années, comme l’a montré l’exemple du Brexit, sur la sortie de l’UE de l’Allemagne, pourrait donner des idées à d’autres nations européennes. D’autres pays ont, d’ores et déjà, annoncé vouloir quitter l’Europe si l’Allemagne s’en allait, sans se retourner, face au destin qui la désarme. Après le Brexit et le Deutschit, faut-il ainsi s’attendre à un exode des pays européens ?
De manière plus surprenante, d’autres pays européens ont profité de cette incertitude pour poser des conditions très spécifiques à leur maintien dans l’UE. Ainsi, le Luxembourg claquera la porte de la construction européenne si le pays n’obtient pas le titre de « paradis fiscal officiel de l’Union », ce qui lui permettrait de faciliter la fraude fiscale des citoyens des autres pays membres. De même, l’Italie a menacé de sortir de l’UE si la Squadra Azzura ne remportait pas le prochain championnat d’Europe des nations, organisé cet été…