Rédigé par France stratégie et l’inspection générale des finances, ce rapport d’étape présente notamment un premier bilan de deux mesures de soutien aux entreprises déclenchées dès le premier confinement (mars 2020), à savoir le Prêt Garanti par l’État (PGE) et le Fonds de solidarité.
Si le PGE a été principalement souscrit par les entreprises lors du premier confinement, depuis le début de la seconde vague, « c’est la dépense au titre du fonds de solidarité qui chaque mois est la plus élevée ».
Sur plus d’un, le rythme de consommation de ces deux mesures par les entreprises a en effet été très hétérogène.
Prêt Garanti par l’État (PGE) : 90 % de PGE consommés dès la première vague de mars/septembre 2020
Le montant total accordé au titre du PGE n’a atteint que 135 milliards d’euros à fin mars 2021. C’est très loin de ce que prévoyait la loi de finances rectificative du 23 mars 2020 qui autorisait l’État à consentir sa garantie dans la limite de 300 milliards d’euros.
Sur les 135 milliards d’euros accordés, le rapport souligne par ailleurs que près de 90 % l’ont été dès la première vague (mars / septembre 2020), et même près de 80 % avant fin juin 2020.
Le PGE, qui devait prendre fin en juin prochain, est prolongé jusqu’à décembre 2021.
Les petites entreprises de moins de 20 salariés ont été les principales bénéficiaires du dispositif. Depuis mars 2020, sur 100 euros versés au titre du PGE, 50 euros leur ont bénéficié.
Depuis mars 2020, le commerce et les activités spécialisées, scientifiques et techniques concentrent respectivement 24 % et 20 % des montants versés au titre du PGE, soit proportionnellement plus que leur poids dans l’emploi salarié privé.
La répartition des montants versés a été stable depuis mars 2020 et recoupe les différences de poids économique entre les régions, malgré certains écarts. Ainsi la Normandie qui pèse 4 % du PIB national n’a touché que 2,5 % des PGE.
Par rapport à ses voisins, la France est, en matière de prêts garantis, dans la moyenne, avec 5,5 % du PIB, soit au-dessus du Royaume-Uni (3,2 %) et de l’Allemagne (1,3 %), mais en dessous de l’Italie (8 %) et de l’Espagne (7,2 %).
Fonds de solidarité : une forte croissance depuis la seconde vague de septembre/octobre 2020
Au 8 avril 2021, le montant total cumulé d’aides versées au titre du Fonds de solidarité (au titre de mars 2020 à février 2021) s’élève à 21,4 milliards d’euros.
A l’inverse du PGE, le Fonds de solidarité est monté en puissance à partir de la seconde vague de l’épidémie (fin septembre/octobre 2020) : n’atteignant que 6,4 milliards d’euros fin septembre 2020, il croît de 15 milliards d’euros entre fin septembre et février 2021. Rien qu’en février 2021, son montant s’élève à 2,4 milliards d’euros.
Le secteur de l’hébergement-restauration représente à lui tout seul un tiers des aides versées depuis mars 2020, et près de deux tiers des aides versées en février 2021.
Le fonds de solidarité sera maintenu de juin à août 2021, mais avec des aides dégressives, a annoncé le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance.
Depuis mars 2020, deux secteurs concentrent près de la moitié des aides versées : l’hébergement-restauration (35 %), et le commerce et la réparation d’automobiles (14 %).
Les indépendants sans salarié ont été les principaux bénéficiaires du dispositif depuis mars 2020 (plus de 50 % du total des aides). Depuis septembre 2020 le dispositif bénéficie davantage aux PME.
Trois régions concentrent près de la moitié des aides versées depuis mars 2020 : la région Île-de-France (25 %), la région Auvergne-Rhône-Alpes (13,1 %) et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (10,8 %).