L’impact de la Covid-19 sur les modes de paiement en 2020
A partir du 1er confinement (mars 2020) le nombre d’opérations impliquant un contact (chèques, paiements par carte avec saisie du code confidentiel, retraits aux DAB) a été diminué de près de moitié.
En revanche, bien sûr, les paiements sur Internet ont crû de plus de 20 %. Et le relèvement du plafond des paiements sans contact en mai 2020 (de 30 à 50 €) a accru son utilisation de plus de 35 % (et plus encore en montant).
Les autres moyens de paiement (virement, prélèvement…) ont peu été impactés par cette pandémie. A noter néanmoins, la croissance – modeste mais significative – des virements instantanés, qui représentent désormais 1 % du nombre des virements.
Les niveaux de fraude sur les moyens de paiement en 2020
Alors que le nombre de chèques émis est en décroissance, le chèque reste le moyen de paiement le plus fraudé avec un taux de 0,088 % (vs 0,066 % en 2019), avec une part prépondérante (et en hausse) due aux vols de chèques et de chéquiers.
Le taux de fraude des cartes françaises est en légère hausse, passant de 0,064 % en 2019 à 0,068 % en 2020. Ce résultat est dû en priorité à la hausse de la fraude sur les paiements à distance (passant de 0,170 % en 2019 à 0,174 % en 2020). La fraude sur les autres utilisations des cartes est stable (pour les retraits, le taux de fraude passe de 0,028 % en 2019 à 0,029 % en 2020), voire en baisse (la fraude sur les paiements de proximité passant de 0,010 % en 2019 à 0,009 % en 2020).
Un taux de fraude sur les paiements sans contact relativement stable
Contrairement à ce qui était craint avec le relèvement du plafond de 30 à 50 euros, le taux de fraude sur les paiements sans contact a baissé en 2020 à 0,013 % contre 0,019 % en 2019. Il se situe toujours entre le taux de fraude des paiements de proximité (0,009 %) et celui des retraits (0,029 %).
L’observatoire note que « la fraude sur les paiements sans contact résulte essentiellement du vol ou de la perte de la carte, sans utilisation donc de technologies avancées de captation des données de la carte ».
A noter que la fraude sur le paiement par mobile, considéré comme un paiement sans contact, croit parallèlement avec son usage (désormais 2,5 % des paiements sans contact), passant de 0,03 % en 2019 à 0,091 % en 2020, surtout à l’international (hors zone SEPA), comme pour les paiements sans contact.
Sur les transactions à l’international, les fraudes sur les cartes françaises concernent surtout les paiements à distance (plus de 90 % des fraudes hors de la zone SEPA). Il est à noter que les paiements de proximité dans certains pays restent très exposés au risque de fraude, lorsque ceux-ci sont réalisés sur la base de la lecture de la piste magnétique de la carte (avec un danger de contrefaçon).
Les autres moyens de paiement (virement, prélèvement…) restent très peu fraudés. Néanmoins, la crise sanitaire ayant induit la mise en place de procédures à distance dans les entreprises (moins connues, moins sécurisées…), a accru les fraudes d’ingénierie sociale (dont la « fraude au président » conduisant à émettre un ordre de virement au bénéfice de l’auteur de l’escroquerie) mais aussi des détournements d’aides versées par l’Administration. Le taux de fraude sur le virement instantané surveillé de près du fait de la disponibilité immédiate des fonds, s’élève à 0,04 %.
Nouvelles mesures proposées pour faire face à la fraude aux moyens de paiement
L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement reprend les conseils de vigilance sur chacun des moyens et des circuits de paiement. Il les complète avec de nouveaux conseils.
L’authentification forte pour les paiements à distance
Le rapport fait le point de la mise en place du système d’authentification forte (obligatoire depuis mai 2021). Il estime qu’à fin juin, plus de 80 % des porteurs de cartes actifs sur Internet (ayant réalisé au moins un paiement en ligne dans le dernier trimestre) sont équipés et utilisent ce nouveau dispositif. Mais il constate également que des actions de pédagogie sur ce nouveau mode d’authentification restent à réaliser pour atteindre l’ensemble des particuliers.
Parallèlement, les sites commerçants se sont également adaptés à celui-ci puisque 95 % des flux de paiements concernés sont conformes à cette nouvelle norme et que les taux d’échec des opérations ainsi authentifiées est désormais au même niveau que les autres. Il reste à intégrer dans le dispositif des professions qui avaient été temporairement exemptées (très touchées par la crise Covid) comme l’hôtellerie, les transports et l’évènementiel.
Cette authentification forte s’applique aussi en cas de virement instantané, qui, de plus, entre dans des outils développés par les banques pour détecter automatiquement des opérations suspectes.
Conseil de prudence pour les paiements par carte de proximité
Il est désormais recommandé de désactiver la fonction « sans contact » de sa carte lors d’un déplacement hors zone SEPA.
Mesures préconisées pour sécuriser les paiements par chèque
Compte tenu de la vulnérabilité de ce moyen de paiement, du taux de fraude constaté et de la baisse de son utilisation, l’Observatoire propose de nouvelles recommandations, la plupart destinées aux banques (renforcement des contrôles, mesures de protection…). Néanmoins, elles peuvent intéresser aussi les particuliers comme la simplification des procédures de mise en opposition des chèques ou la mise en œuvre d’un plan de communication pour inciter à la vigilance. A suivre.