Même si l’inflation s’élève, en moyenne annuelle, à 1,4 % hors tabac en juin – un niveau bien plus élevé que l’an passé –, pas d’espoir de voir le taux du Livret A, « bloqué » à 0,5 % depuis plus d’un an, reprendre des couleurs. En cause, la formule de calcul qui intègre l’inflation, mais également les taux à court terme qui restent négatifs. « Ce n’est pas d’épargne dont nous avons besoin aujourd’hui pour notre économie, mais d’investissement », déclarait il y a un an Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance. Rien ne plaide donc pour un relèvement des conditions financières du Livret A. Et le Gouverneur de la Banque de France aurait recommandé de ne pas déroger à la formule de calcul et de laisser le taux à 0,5 %.
Livret A : zoom sur la formule de calcul
Comme le précise la Caisse des Dépôts, « le calcul du taux du livret A retient le chiffre le plus élevé entre la moyenne semestrielle du taux d’inflation (hors tabac) et de l’Eonia (moyenne des taux interbancaires à court terme) et un taux plancher de 0,50 % ». En moyenne semestrielle, l’inflation sur 12 mois culmine à 0,9 % et l’Eonia perd environ 0,50 %, le cumul s’affiche donc bien en deçà du taux plancher de 0,5 % du Livret A.
Conditions des livrets règlementés
C’est le taux du Livret A qui fixe les règles des autres supports réglementés par l’État. De fait, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) reste à 0,5 % et le Livret d’Épargne Populaire à 1 %. Quant au Livret Jeune, son taux plancher est également de 1 % mais certaines banques offrent un coup de pouce aux 12-25 ans, en proposant un taux bonifié.
Livrets réglementés : des supports nets d’impôts
Les livrets réglementés sont les seuls produits d’épargne à être totalement exonérés d’impôts, et de prélèvements sociaux. En outre, ils ne supportent aucun frais et sont disponibles à tout moment.
De nombreux contribuables pourraient bénéficier d’un LEP, accordé sous conditions de ressources. Le gouvernement a simplifié les démarches pour l’obtenir et encourage les banques à détecter les ménages concernés.
Livret A et LDDS : toujours une forte collecte en 2021
Après une année record 2020, notamment au cours du premier confinement, les six premiers mois de l’année 2021 confirment la tendance : sur les Livrets A et les LDDS, la collecte s’élève, sur la période, à 20,73 milliards d’euros, et l’encours total atteint 469 milliards d’euros à fin juin 2021, même si le mois de juin reste, comme chaque année, une période où les épargnants puisent dans leurs livrets pour préparer leurs vacances.
L’assurance-vie retrouve des couleurs après une année 2020 en berne : la collecte nette cumulée entre janvier et mai 2021 s’élève, par exemple, à 23,6 milliards d’euros sur les supports en Unité de compte (UC) diversifiés sur les marchés financiers et sans garantie en capital.