A l’occasion du lancement de la Semaine de la Finance Responsable 2021, deux études viennent, malheureusement, conforter l’idée que la finance durable doit absolument être développée à grande échelle, en développant la pédagogie et la transparence afin de renforcer la notoriété et la confiance dans ce type de placements.
La semaine de la finance responsable est une initiative du FIR (Forum pour l’Investissement Responsable). Au cours de cette semaine, de nombreux événements sont disponibles en présentiel et également en ligne.
L’impact des placements sur l’environnement reste un sujet majeur
L’étude publiée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), et réalisée par Opinionway cet été fait ainsi le constat d’une dichotomie entre la conscience qu’ont les Français de l’impact des placements sur la qualité de l’environnement (pollution, biodiversité, etc.) et leurs connaissances en matière de supports d’investissement adaptés.
En effet, 76 % des Français estiment que l’impact des placements sur l’environnement est important, mais ils ne sont que 17 % à déclarer « détenir au moins un placement responsable ou durable, dans le cadre d’une assurance-vie, d’un PEA ou compte-titres, d’un plan d’épargne salariale ou retraite ». Et ils ne sont que 11 % à bien en connaitre leurs caractéristiques.
Toutefois, « 72 % des détenteurs de ce type de placements s’en disent satisfaits, dont 19 % très satisfaits ».
L’étude révèle également que la connaissance et l’image des placements responsables restent floues : seuls 52 % des sondés parviennent à qualifier les placements responsables ou durables.
Ils souhaitent en savoir plus sur leurs avantages et inconvénients (45 %), l’impact réel sur la société et l’environnement (44 %) et également bénéficier de conseils pratiques pour les choisir (44 %).
Investissement responsables : des labels trop peu connus
Pour identifier les solutions d’investissement responsables, il existe deux labels :
Ces deux labels sont soutenus par le gouvernement. Mais 71 % des personnes interrogées ne les connaissent pas !
Cela explique sans doute que la gouvernance et l’organisation du label ISR soit actuellement en cours de réorganisation.
Conseillers financiers peu actifs pour proposer des investissements responsables
Enfin, le sondage révèle que, pour les détenteurs de produits de placements responsables, la souscription s’est faite majoritairement à leur initiative (67 %).
L’étude réalisée par l’IFOP pour le FIR enfonce encore davantage le clou : 41 % des Français affirment avoir déjà entendu parler de l’ISR avant le sondage (35 % en 2020), mais seuls 8 % se sont déjà vu proposer de l’ISR de la part de leur banque ou de leur conseiller.
De même, selon l’AMF, « seulement 1 épargnant sur 10 a été amené à répondre à des questions de son conseiller au sujet de ses préférences ESG. Il est donc nécessaire de mieux former les conseillers et conseillères bancaires qui restent les acteurs le(s) mieux placés pour informer sur le sujet de l’ISR » (à 65 %).
« Face aux urgences environnementales, il n’est plus possible de continuer à constater qu’il existe une offre de produits responsables comme une demande des Français, mais que la rencontre ne se fait pas. Il est temps d’agir et de proposer par défaut des produits responsables robustes labellisés », conclut Alexis Masse, président du FIR.