Forte progression des cours du gaz naturel
Les cours du gaz naturel connaissent une forte progression depuis le début de l’année 2021. Selon les données de la Banque Mondiale, le million de BTU (l’unité de mesure de référence s’agissant du gaz naturel) est passé aux, États-Unis, de 2,56 dollars en mars 2021 à 4,05 dollars en août dernier, soit une multiplication par 1,6 en l’espace de quelques mois seulement. L’augmentation est encore plus spectaculaire en Europe : les cours y ont, en effet, progressé de plus de 150 % au cours de la même période !
Pourquoi les cours du gaz naturels varient-ils autant entre les différentes zones géographiques ?
Contrairement à ce que l’on peut observer pour le pétrole, il n’existe pas de prix de référence unique pour le gaz naturel à l’échelle mondiale. En effet, le gaz naturel est plus difficilement transportable que l’or noir, ce qui ne permet donc pas l’égalisation des cours mondiaux. Dans ce contexte, les variations de la demande et de l’offre locales ou régionales ont une influence forte sur le niveau des cours. Différentes méthodes de négociation (bourses physiques, plateformes de négociation, etc.) sont, en outre, utilisées dans le monde, ce qui a une influence sur les cours du gaz naturel.
Cette tendance à la hausse des cours du gaz naturel devrait se poursuivre au cours des semaines à venir, si l’on en croit l’évolution des cours telle que perçue à travers les contrats futures (contrats à terme) aux États-Unis. Dans un contrat à terme, les deux parties – un acheteur et un vendeur – se mettent d’accord aujourd’hui pour une livraison et un règlement à une date future connue, appelée date d’échéance. Ainsi, lorsque les cours à terme progressent, cela signifie que les différents acheteurs et vendeurs anticipent une hausse des cours.
Augmentation de la demande et tensions sur l’offre de gaz naturel
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette hausse des cours du gaz naturel. La demande a, tout d’abord, augmenté du fait de la reprise économique, particulièrement énergivore notamment en Asie et en raison des basses températures enregistrées cet hiver et au cours du printemps dans certaines régions du monde, comme le nord de l’Europe.
L’offre de gaz naturel a, ensuite, été perturbée par des évènements touchant les infrastructures. Les importations de gaz en provenance de Norvège ont ainsi été limitées à cause de travaux d’amélioration des infrastructures. Par ailleurs, un incendie dans une usine en Sibérie a affecté un gazoduc, permettant de transporter le gaz de la Russie vers l’Allemagne.
La Norvège et la Russie constituent deux des principaux exportateurs mondiaux de gaz naturel.
La flambée des cours du gaz naturel s’explique, enfin, par des tensions affectant les énergies alternatives au gaz naturel. En effet, les compagnies productrices d’électricité peuvent, en temps normal, se tourner vers d’autres sources d’énergie lorsque le gaz devient trop onéreux. Or, les cours du charbon ont également fortement progressé au cours des derniers mois, rendant la substitution du gaz par le charbon peu avantageuse. De même, la production d’énergie éolienne a notamment ralenti en Europe sous l’effet d’un été peu venteux.