Un retour au chômage d’avant-crise
Selon les données de l’Institut national des statistiques et des études économiques (INSEE), le taux de chômage a retrouvé au cours de l’année 2021 son niveau de fin 2019, soit avant l’irruption de la pandémie de Covid-19. Au cours du troisième trimestre 2021, le taux de chômage était de 8,1 % en France. Cela signifie que sur 100 personnes actives, 8,1 sont considérées comme étant au chômage au sens du BIT. On compte actuellement 2,4 millions de chômeurs en France.
Quelques définitions liées au travail et à l’emploi
Organisme rattaché à l’Organisation des Nations Unies (ONU), le Bureau International du Travail (BIT) a effectué un travail d’harmonisation des définitions relatives au travail et à l’emploi. Il fournit notamment une définition pour le chômage, unique pour tous les pays. Selon celle-ci, une personne est considérée comme étant au chômage si elle satisfait les trois critères suivants :
– elle n’a pas travaillé durant une semaine donnée (celle au cours de laquelle l’enquête est menée par l’institut statistique) ;
– elle est disponible pour travailler dans les deux semaines ;
– elle a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent.
Le taux de chômage est alors défini de la manière suivante :
(Nombre de chômeurs BIT / Population active) x 100
La population active regroupe, quant à elle, l’ensemble des personnes disposant d’un emploi (les actifs occupés) ou étant au chômage (les actifs inoccupés).
Plus précisément, au cours de l’année 2020, alors que la France entrait en récession, le chômage a, tout d’abord, diminué de façon paradoxale. Au deuxième trimestre 2020, le taux de chômage était, en effet, de 7,2 % en France. Il a ensuite augmenté pour atteindre 9,1 % au troisième trimestre 2020. Le taux de chômage est, enfin, resté stable depuis la fin de l’année 2020 autour de 8 %.
Dans sa note de conjoncture publiée le 6 octobre, l’INSEE prévoyait, certes, une baisse du chômage pour le troisième trimestre 2021, mais le retour au niveau de fin 2019 signifie que le choc provoqué par la pandémie de Covid-19 a été absorbé, au moins en ce qui concerne le chômage.
Un nombre de demandeurs d’emploi plus élevé
Dans le même temps, toutefois, le nombre de demandeurs d’emploi est plus élevé qu’avant le déclenchement de la pandémie de Covid-19. On compte, au troisième trimestre 2021, plus de 6,3 millions de personnes inscrites auprès de Pôle emploi, contre 6,1 millions fin 2019, soit une augmentation de 4 %. Cette hausse concerne essentiellement les catégories C et D, c’est-à-dire des personnes en situation de sous-emploi ou des personnes non tenues de rechercher un emploi parce qu’elles se trouvent dans l’impossibilité de le faire (maladie, formation en cours, etc.)
Les différentes catégories de demandeurs d’emploi selon Pôle Emploi
Pôle Emploi distingue 5 catégories de demandeurs d’emploi :
– « la catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, sans emploi ;
– la catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite courte (de 78 heures ou moins sur un mois) ;
– la catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite longue (de plus de 78 heures sur un mois) ;
– la catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi (en raison d’une formation, d’une maladie…) y compris les demandeurs d’emploi en contrat de sécurisation professionnelle (CSP), sans emploi ;
– la catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise) ».
L’écart entre le nombre de chômeurs et de demandeurs d’emploi s’explique par des différences dans les définitions de ces deux concepts proches, mais non strictement équivalents. Ainsi, un chômeur, au sens du BIT, peut ne pas être inscrit auprès de Pôle emploi et inversement, un demandeur d’emploi peut ne pas être considéré comme un chômeur.