1. Le retour de la croissance économique
Après une année 2020 marquée par une crise économique mondiale d’une ampleur inégalée, 2021 s’est caractérisée par une reprise économique. Le retour de la croissance économique s’est déroulé de manière progressive et hétérogène dans les différentes régions du monde. La zone euro est ainsi sortie de la récession à partir du deuxième trimestre 2021 et a connu une reprise économique moins forte qu’aux États-Unis. La Chine – l’un des rares pays à avoir connu une croissance positive en 2020 – a, quant à elle, connu une croissance plus faible qu’au cours de la décennie écoulée. En France, la croissance économique devrait dépasser 6 % sur l’année, une progression inégalée depuis la fin des années 1960 ! Ce record doit, toutefois, être considéré dans le contexte particulier de la crise sanitaire : la France n’a fait que retrouver le niveau d’activité économique qui était le sien fin 2019…
2. La poursuite de politiques économiques conjoncturelles
Au cours de l’année 2021, la mise en œuvre de politiques économiques conjoncturelles, tant budgétaires que monétaires, destinées à atténuer les effets de la crise économique liée au Covid-19, s’est poursuivie.
En ce qui concerne la politique budgétaire, on peut notamment retenir le plan de relance massif adopté par le Congrès américain en mars, ainsi que la présentation du plan d’investissement France 2030 en octobre, destiné à stimuler l’innovation et à renforcer la compétitivité des entreprises de l’Hexagone. Conséquence de ces soutiens budgétaires, le montant des dettes publiques s’est accru. En France, où elle est détenue à moitié par des non-résidents, la dette publique atteint désormais près de 2 674 milliards d’euros, soit 116,4 % du PIB. Elle devrait rester à un tel niveau au cours des cinq prochaines années, ce qui ne posait pas de problèmes de soutenabilité tant que les taux d’intérêt restaient faibles.
En effet, en ce qui concerne la politique monétaire, les Banques centrales ont poursuivi leur soutien à l’économie avec des taux particulièrement bas, voire même négatifs pour la Banque centrale européenne (BCE), et des programmes d’achats de titres. Au cours de l’été, la BCE a annoncé une révision de sa stratégie, notamment en fixant une cible d’inflation à 2 % à moyen terme, ce qui suggère que la Banque centrale pourrait laisser l’augmentation des prix dépasser temporairement cette cible, afin de compenser une période antérieure d’inflation inférieure à 2 %. Le contexte de retour de l’inflation aux États-Unis et en zone euro pourrait, enfin, inciter la Réserve fédérale (FED) et la BCE à restreindre leur politique monétaire dans les mois à venir.
3. Le retour de l’inflation
L’année 2021 est également celle du retour de l’inflation aux États-Unis et en zone euro. Alors que ces deux régions économiques ont connu une augmentation annuelle moyenne du niveau général des prix entre 2000 et 2020 respectivement de 2,1 % et de 1,7 %, les taux d’inflation sont repartis à la hausse pour atteindre, en rythme annuel, 6,8 % aux États-Unis et 4,9 % en zone euro en novembre 2021. Principal facteur explicatif de ce retour de l’inflation : la hausse des prix de l’énergie, comme le pétrole ou le gaz naturel.
Toutefois, ce retour de l’inflation ne touche pas l’ensemble des pays développés. La principale exception en la matière est le Japon, où les prix continuent à stagner.
4. Les niveaux record atteints par les marchés financiers
En France, comme aux États-Unis, les marchés boursiers ont atteint, en novembre dernier, des niveaux record. Le CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, a ainsi dépassé, pour la première fois de son histoire, la barre des 7 000 points. Stimulées par la reprise économique et les perspectives de bénéfices futurs, ces performances s’expliquent, pour une large part, par l’abondance de liquidités à l’échelle mondiale, accentuée par les politiques monétaires expansionnistes menées par les Banques centrales.
5. La COP 26 et les enjeux climatiques
La 26e conférence des parties, ou COP 26, s’est tenue en novembre dernier à Glasgow. Les enjeux en étaient simples : effectuer un premier bilan de l’Accord de Paris, adopté lors de la COP 21 en 2015, et renforcer la coopération internationale, notamment en vue de limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C. La COP 26 a permis quelques avancées, notamment concernant la lutte contre la déforestation, l’abandon progressif du charbon ou encore la neutralité carbone, mais s’est révélée insuffisante pour espérer limiter le réchauffement climatique à +1,5°C.
6. Une pauvreté plus intensément ressentie en France
Avant même le déclenchement de la crise économique liée au Covid-19, près d’un Français sur cinq faisait face à une situation de pauvreté ou de privation matérielle et sociale. Si les conséquences de la récession de 2020 ne sont pas encore connues avec précision, il semble que la pauvreté ait été plus intensément ressentie et se soit aggravée au cours de l’année dernière, comme en témoigne la forte augmentation du nombre de personnes ayant eu recours à l’aide alimentaire.
7. Une stagnation du chômage, mais une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi
C’est l’un des paradoxes de 2021 : pendant l’année, le chômage a retrouvé, en France, son niveau d’avant-crise. Le taux de chômage s’élève, en effet, à 8,1 % de la population active, comme au cours du quatrième trimestre 2019. Ce paradoxe s’explique, en partie, par la mise en œuvre de mesures de soutien à l’emploi et la reprise économique. Cette relative bonne nouvelle ne doit toutefois pas faire oublier la dégradation d’un certain nombre d’autres indicateurs, notamment l’augmentation du nombre de chômeurs de longue durée et de personnes se situant dans le halo du chômage et du nombre de demandeurs d’emploi inscrits auprès de Pôle emploi. Signalons enfin en matière de chômage, l’entrée en vigueur au 1er décembre de nouvelles règles d’indemnisation.
8. Le Bitcoin : un crypto-actif de plus en plus adopté, mais à la volatilité toujours très élevée !
Les cours du Bitcoin ont, tout d’abord, battu de nouveaux records en 2021. Ils demeurent, toutefois, soumis à une volatilité très forte : au cours de l’année écoulée, un Bitcoin s’est échangé entre 24 000 et 58 000 dollars et a vu son cours varier dans des proportions parfois importantes. La valeur du crypto-actif a, par exemple, chuté de près de 15 % lors de la seule journée du 11 janvier. Cette forte volatilité n’a pas empêché le Bitcoin d’être de plus en plus adopté. Devenu monnaie officielle au Salvador après l’été, il attire de plus en plus d’utilisateurs, notamment dans les pays en développement, où il semble offrir aux habitants de nouvelles possibilités de lutte contre certains déséquilibres monétaires et de nouveaux outils en matière de transferts internationaux de fonds.
9. La signature d’un accord mondial sur la taxation des multinationales
Discuté depuis de nombreuses années dans le cadre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un accord sur la taxation des multinationales a été signé par les représentants de près de 136 pays en octobre dernier. Cet accord prévoit notamment une plus grande équité en matière de droits d’imposition des sociétés multinationales et l’application d’un taux minimal d’imposition des multinationales de 15 %. Permis grâce au revirement des États-Unis en avril, cet accord marque un net progrès. Il ne devrait, toutefois, pas permettre de mettre fin à toute concurrence fiscale entre les États.
10. Une crise d’une ampleur considérable au Liban
Une profonde dépression économique, des finances publiques fortement dégradées, une dépréciation massive de la monnaie et une inflation galopante : déjà en proie à des difficultés économiques avant l’irruption de la pandémie de Covid-19, le Liban a sombré en 2021 dans une grave crise. Selon la Banque mondiale, il s’agirait même de la troisième plus grave crise économique à laquelle serait confronté un pays depuis le milieu du XIXe siècle, derrière le Chili (1926) et l’Espagne (1931) et loin devant les États-Unis (1929-1933) et la Grèce (2009)…