L’exclusion de certaines banques russes du système Swift
Le feuilleton aura duré plusieurs jours : après de longues réflexions et tractations, les dirigeants des pays membres du G7 ont finalement décidé, dimanche 27 février, d’exclure une partie des établissements bancaires russes du système Swift (pour Society for worldwide interbank financial telecommunication). Cette société assure un service de messagerie permettant notamment aux établissements financiers de se transmettre, de manière rapide et sécurisée, différents ordres : transferts de fonds, paiements, etc.
Plus de 11 000 institutions financières réparties dans plus de 200 pays et territoires utilisent, à l’heure actuelle, le système Swift.
Le système Swift est donc un outil central dans la réalisation des transactions internationales. En excluant 60 à 70 % des banques russes de ce système, la volonté des pays occidentaux est d’isoler la Russie sur le plan financier.
Un aperçu des autres sanctions prises à l’égard de la Russie
Outre l’exclusion de certaines banques russes du système Swift et le gel des actifs de la Banque centrale russe, de nombreux pays ont décidé :
– le blocage des fonds détenus par certains oligarques russes sur leur territoire et la limitation de leurs déplacements ;
– l’exclusion des vols commerciaux et privés russes de leur espace aérien ;
– l’interdiction des échanges commerciaux de certains biens et/ou entreprises, par exemple dans les secteurs stratégiques de l’armement et des semiconducteurs ;
– Etc.
Le gel des actifs de la Banque centrale russe
Une autre sanction a été annoncée successivement, le 27 février, par la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et, le 28 février, par Janet Yellen, Secrétaire du Trésor des États-Unis : le gel des actifs de la Banque centrale russe localisés en Europe et aux États-Unis. Au cours des dernières années, la Banque centrale russe a accumulé l’équivalent de 643 milliards de dollars de réserves de change.
Ce gel des actifs de la Banque centrale détenus à l’étranger vise notamment à perturber les interventions sur le marché des changes destinées à soutenir la valeur du rouble et à réduire les importations des entreprises russes, qui risquent de souffrir d’un manque de liquidités en devises étrangères.
L’effondrement du rouble est l’une des premières conséquences de l’ensemble des sanctions prises par les pays occidentaux à l’encontre de la Russie. Malgré le relèvement du principal taux directeur de la Banque centrale russe, de 9,5 à 20 %, destiné à augmenter l’attractivité de la monnaie russe et à limiter sa chute, le rouble perdait, lundi 28 février, près de 25 %. Cette chute du rouble devrait provoquer une augmentation des coûts des produits importés par la Russie et donc une accélération de l’inflation.