L’hypothèse d’un embargo européen sur les importations de pétrole et de gaz russe
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé, mardi 8 février, la mise en place d’un embargo sur les importations de pétrole et de gaz russe. Par ces décisions, les deux pays renoncent à se fournir en pétrole et en gaz auprès de la Russie. Il s’agit, pour les États-Unis et le Royaume-Uni, d’exercer une pression sur le régime de Vladimir Poutine, notamment en le privant de ressources financières précieuses.
La Russie est le deuxième producteur mondial (derrière les États-Unis) et le premier exportateur de gaz naturel.
Quelles seraient les conséquences d’une rupture de l’approvisionnement en gaz russe ?
Si l’Europe venait à être privée de gaz russe – quelle que soit l’origine de la coupure –, les conséquences économiques seraient particulièrement importantes. Une simulation récente de Goldman Sachs permet d’en évaluer l’ampleur : la banque d’investissement américaine prévoit, en effet, qu’en l’absence d’importations de gaz de la Russie, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro serait inférieur d’environ 3 % au cours des deuxième, troisième et quatrième trimestres 2022, par rapport à un scénario sans embargo.
L’ampleur du choc que provoquerait un tel embargo s’explique notamment par la dépendance des pays européens à l’égard de la Russie en matière de gaz. Respectivement 34 et 38 % des importations totales de gaz des pays de la zone euro et de l’Union européenne provenaient de Russie en 2020. Si la France ne dépend que faiblement de la Russie pour ses importations de gaz (17 %), ce n’est pas le cas d’autres pays comme l’Italie (43 %) ou encore l’Allemagne (65 %). D’autres pays, enfin, sont entièrement dépendants de la Russie. C’est, par exemple, le cas de la Lettonie et de la République Tchèque.
Quelles mesures pour réduire la dépendance européenne au gaz russe ?
Afin de réduire la dépendance au gaz russe, la Commission européenne a proposé différentes mesures. Elle entend, tout d’abord, mobiliser, à court terme, d’autres sources d’approvisionnement en gaz, en se tournant notamment vers le Qatar et les États-Unis. La Commission souhaite, de plus, rendre obligatoire le remplissage au 1er octobre de chaque année à 90 % des capacités de stockage de gaz dans l’Union européenne, afin de pouvoir lisser les évolutions du prix du gaz. Enfin, elle entend réduire la consommation de gaz en favorisant un recours accru à l’hydrogène et au biométhane.